Lucy + Jorge Orta
Clouds | Nuages
Cette oeuvre a été conçue à la suite des travaux réalisés par les étudiants de 1ère année de l’école nationale supérieure d’architecture de Versailles lors d’un workshop mené par les deux artistes, en juin 2011. A l’invitation de Luc Régis, coordinateur du champs Arts et techniques de la représentation de l’énsa-V, Lucy et Jorge Orta proposent aux étudiants, conduits par des enseignants architectes, plasticiens et théoriciens, d’explorer la notion d’oeuvre collective à partir de la manipulation de matériaux de récupération.
Commandé par la Fondazione Bevilacqua La Masa à Venise et le Museum Boijmans van Beuningen de Rotterdam, et mené en collaboration avec les institutions universitaires et ces musées, le projet OrtaWater implique en plus des étudiants, des jeunes artistes, des industriels et des scientifiques, dans un processus ouvert de participation.
Les résultats en sont une série de grandes sculptures et d’installations qui repensent le cycle de l’eau. Des tricycles, des mini véhicules, des camionnettes, des récipients et des vêtements sont conçus et adaptés pour le transport de l’eau, tandis que des structures plus complexes faites de bateaux sont équipées de systèmes de filtrage. A Venise et à Rotterdam, les artistes ont pompé l’eau polluée des canaux pour la purifier à l’aide de sculptures tout aussi poétiques que fonctionnelles. Pour mettre en évidence ce processus de transformation, ils ont convié le public à boire l’eau du canal purifiée. Les sculptures prototypes incitent à réfléchir à de nouvelles alternatives pour préserver cette ressource vitale que constitue l’eau.
A Versailles, la réflexion sur la rareté de l’eau, sa collecte, sa mise en péril jusqu’à ses modalités de commercialisation et de distribution, se poursuit. Conjointement, les Orta invitent à réfléchir à la mutation des déchets. Cette réappropriation s’appuie cette fois sur les systèmes de recyclage rencontrés durant les séjours des Orta au Caire en particulier, où la communauté des Zabbaléens, entre 60 000 et 70 000 familles qui vivent sur et du Moqattam – montagne de déchets – trient, classifient et vendent ces matériaux de récupération.
Dans l’océan, les scientifiques ont découvert en 1950 une île flottante de la taille de l’état du Texas composée de 3,5 millions de tonnes de déchets plastiques rejetés par l’homme. Brosses à dents, capsules, sacs et bouteilles en plastiques… empoisonnent la mer et les animaux marins. Ce nuage ne cesse de grandir et vogue à travers les océans à la manière d’un gigantesque vortex. Dans l’imaginaire des Orta, cette nébuleuse est en train de se fragmenter à l’instar des morceaux d’icebergs pour se transformer en nuages.
Vernissage
Mardi 11 octobre 2011 Ã 18h.