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Clint fucking Eastwood

Clint fucking Eastwood passe par un autre chemin que l’adoration aveugle en se montrant impitoyable avec l’œuvre du cinéaste. Ancien critique aux Cahiers du cinéma, Stéphane Bouquet offre ainsi un texte offensif mais beau, en ce qu’il semble regarder Eastwood pour ce qu’il fait et pour ce qu’il dit.

Information

Présentation
Stéphane Bouquet
Clint fucking Eastwood

Clint Eastwood est tenu en France pour un très grand cinéaste. Stéphane Bouquet parcourt les vingt dernières années de l’oeuvre, d’Impitoyable (1992) à J. Edgar (2012), et cherche à comprendre les causes de cette réputation, étant entendu que la qualité des films ne saurait suffire à l’expliquer.

Il propose le portrait à la fois admiratif et acerbe d’un artiste américain qui a produit une série inlassable d’auto-portraits et fini par devenir, pour beaucoup de spectateurs français, le rêve américain en soi. Ou ce qu’il en reste.

Extrait (p.24)

«Eastwood a le droit à un étrange traitement de faveur qui s’explique, me semble-t-il, par le fait qu’on a cru, et continue à croire, au fétiche. Il y a une façon d’héroïsation du cinéaste qui fonctionne à plein chez les spectateurs, comme s’ils étaient contents d’avoir encore un objet à vénérer.

Je pousserais volontiers un pas plus loin en précisant que le fétiche que vénèrent les spectateurs français ce n’est pas seulement l’homme Eastwood mais l’homme qui se prend pour la vieille Amérique, pour l’Amérique idéale.»

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