Clinic

Communiqué de presse
Éric Baudelaire, Matthew Monteith, Mario Palmieri, Stefan Ruiz, Geoffroy de Boismenu
Clinic

Développés en partie dans le cadre de résidences d’artistes au sein de centres hospitaliers, leurs travaux livrent une vision intime de ces espaces ou de leurs résidents.
Une partie de cette commande sera exposée à l’Atelier de visu.

En parallèle, les membres de la revue Useful Photography ont réalisé une sélection de photographies vernaculaires relatives à l’univers médical. Produites pour d’autres motivations que le geste esthétique, ces photographies ont une fonction utilitaire, elles sont issues de publications scientifiques, documents de communication, manuels techniques… Cette sélection apporte un éclaircissement particulier et singulier sur l’univers médical.

La commande faite aux photographes de Clinic rappelle que l’artiste contemporain agit dans le champ social, que son regard invité à se poser sur un secteur déterminant de l’activité humaine est une forme d’exploration de la conscience collective.
Choisir la thématique de la santé, du monde de l’hôpital, de la maladie et des soins, du corps et de la souffrance relève d’un pari ambitieux. Habituellement régie par les institutions soumises aux exigences de la communication, la question de la santé nous apparaît à travers le filtre du reportage et de discours déterminés par l’idée de progrès ou, à l’inverse et sur un mode critique, à celui d’une déploration de situations indignes de nos sociétés modernes.

Dans ces cas, l’iconographie véhiculée du monde de l’hôpital varie entre optimisme et pessimisme, et le corps est soit traité sur un registre abstrait de la machine à réparer et des performances atteintes par la technique, soit au contraire sur celui d’un dolorisme qui suscite le discours compassionnel de l’affliction.

Les images de Clinic s’inscrivent aussi dans une histoire des idées et des représentations.  Avant de désigner un établissement médical, ou bien de servir d’adjectif à tout ce qui s’apparente à l’hygiène – et au sens figuré « clinique » renvoie à la froideur et à la précision – le terme de clinique est le nom d’une méthode. Celle-là même qui a ouvert la médecine à la modernité en la transformant en une science de l’observation ; la clinique, faut-il le rappeler, est l’art de lire les symptômes.

Plusieurs artistes viennent apporter leur points de vue

Eric Baudelaire s’est intéressé à ceux dont les reins ont cédé.

Geoffroy de Boismenu “ cadre le cadre ” et cette mise en abîme nous offre une représentation fragmentée, parcellaire du corps humain. Ce corps qui disparaît pour faire place à une vision presque abstraite des rouages qui le composent.

Matthew Monteith s’est intéressé au fonctionnement du système de soin du CHU de Clermont- Ferrand.
A travers des “portraits“ de machines et du personnel hospitalier, il fait apparaître les rouages de l’institution et dévoile ce qu’il considère comme une sorte de vaisseau composé de l’imbrication d’une multitude d’éléments technologiques et humains.

Mario Palmieri présente une série photographique consacrée à la chambre mortuaire d’un hôpital. Son travail se concentre ici sur la traduction visuelle de l’organisation de cet espace.

Stefan Ruiz a concentré son approche sur les urgences du CHU de Rouen. Ce service incarne à ses yeux un système dédié à répondre aux “drames” de la vie, dans le sens théâtral.
Il photographie les acteurs : les victimes de ces tragédies plus ou moins graves, mais également les soignants, dévoués à apporter une issue positive. Ces portraits, réalisés sur fonds neutres pour créer de la distance par rapport au contexte, tendent à montrer comment soignants et patients subissent chacun à leur manière ces épreuves.