Figure aujourd’hui incontournable de l’art contemporain, exposé de Tokyo à New-York, chef de file de l’art « hors cadre », Claude Viallat est resté fidèle à la galerie Daniel Templon à Paris. Son exposition a pour thème la suture : les tissus s’assemblent et se défont, se joignent avec harmonie ou liberté.
Sutures
Des morceaux de textiles aux formes aléatoires, où se décline à l’infini le même motif richement coloré, des angles et des courbes, des symétries et des coupures fantaisistes se combinent, par des coutures larges, plus ou moins serrées, plus ou moins visibles, pour former des Å“uvres hybrides, qui tiennent de l’être cellulaire : la régularité du motif sur des formes et des couleurs variables donne à cet exposition un air organique, presque vivant.
Il y a une créativité du geste, une créativité de l’intuition… et une créativité combinatoire, qui naît de la confrontation d’éléments divers, avec leur génie propre. C’est ce qu’explore Claude Viallat dans cette nouvelle exposition, fruit du travail de ces dernières années. Il explique : « Je ne peux jamais prévoir ce que l’œuvre va donner, et même après plusieurs décennies de pratique artistique, je suis encore surpris du résultat. Pourtant, je l’accepte toujours tel qu’il est. C’est presque un rapport d’humain à humain que j’ai avec l’œuvre ».
Le physique de l’art
L’exposition « Sutures et varia » marque une nouvelle étape dans la recherche d’extra-matérialité de l’Å“uvre du fondateur de Support-Surface. Il recherche toujours l’essence de la peinture sans peinture, du tableau sans tableau, en partant des matériaux qui nous entourent.
Les tissus, les bâches qu’utilise Claude Viallat n’ont rien d’exceptionnel. Au contraire, la déclinaison du même motif renforce leur anonymat, en font un décor. Mais de ce décor inexpressif, l’artiste fait jaillir, par la coupure et la suture, une nouvelle force, unique et remarquable, qui attire l’attention et le questionnement. C’est l’intuition qui insuffle la vie à la forme.