Claude Viallat
Lorsqu’en 1975 Catherine Issert ouvre sa galerie à Saint-Paul, c’est avec Claude Viallat que se crée la première complicité. Au fil des expositions, la galerie rend compte de l’évolution de l’oeuvre de l’artiste et de son engagement pour une oeuvre dont le permanent questionnement sur le travail et l’espace de la peinture cherche une réponse dans une inventivité surprenante. Pour cette rentrée artistique, la galerie montre les dernières oeuvres de Claude Viallat.
Claude Viallat n’a jamais cessé de rendre hommage à Matisse, de reconnaître son influence et, plus encore, de la revendiquer. Catherine Issert propose à L’Atelier Soardi d’accueillir, à partir du 6 septembre, un choix d’oeuvres de Claude Viallat renouant le dialogue avec Matisse, comme une résonance de l’oeuvre de Viallat dans ce vaste lieu atypique où Matisse créa La Danse pour le Dc Barnes en 1931.
Claude Viallat est né à Nîmes en 1936. Membre fondateur de Supports/Surfaces, son oeuvre en incarne l’esthétique. Il en poursuit sans relâche l’expérimentation constitutive. Son travail, terme que la théorie Supports/Surfaces oppose à art ou création artistique, est fondé sur la répétition d’une forme simple fonctionnant comme un logo. Mais la forme, soi-disant trouvée par hasard, dont l’apposition sur un support découlerait des jeux décoratifs de l’habitat méditérranéen, n’est pas indéfinie, comme on l’a trop dit ou trop écrit. Il s’agit d’une forme organique aux signifiés indéniablement anthropomorphiques. Son usage permet donc, la déconstruction du tableau en ses constituants matériels effectuée, de reprendre, comme à l’origine, le travail de la peinture, d’organiser la navette dialectique entre la pratique et la théorie.
C’est, depuis 1966, sur des supports de toile libre que ne structure plus un châssis que Claude Viallat appose sa forme. C’est la matière du support imprégné qui donne à la forme, en fonction de son tissage, de sa texture, un contour plus ou moins net, une intensité de ton plus ou moins forte. L’art de Claude Viallat se caractérise par la somptuosité de la couleur qui l’impose comme l’un des grands coloriste de l’histoire de la peinture occidentale.