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Claude Closky

Au lendemain du prix Marcel Duchamp, dont il est le lauréat 2005, Claude Closky confie à paris-art.com : «Je m’efforce de ne suivre aucune règle, de ne m’appuyer sur aucun savoir-faire, de ne définir aucun style. Je ne suis ni une marque ni une entreprise. Je ne cherche pas à diffuser et imposer une image, mais à critiquer la fin et les moyens que j’ai en tant qu’artiste de diffuser et d’imposer une image».

Claude Closky est représentatif d’une certaine génération d’artistes contemporains parmi lesquels se trouvent Pierre Huygues, qu’il connaît bien, Philippe Pareno ou encore Liam Gillick. Il ne travaille pas avec un medium unique, mais développe plusieurs langages plastiques avec le numérique, la vidéo, le papier. Il propose une réflexion sur l’image et la communication quotidienne.
A 42 ans, Claude Closky se voit décerner le prix Marcel Duchamp lors de la Fiac 05 face à Kader Attia, Gilles Barbier et Olivier Blanckart.

Jennifer Flay fut ta galeriste pendant 13 ans. Que ressens-tu lorsque tu vois ta galeriste Directrice Artistique Générale de la Fiac et toi lauréat du prix Duchamp la même année? Cela encourage à la réflexion sur la notion de parcours, non?
Ce doit être la conséquence de notre engagement, de notre travail et d’une part de chance.

On a remarqué ton étonnement à la remise récente du prix Marcel Duchamp. Tu ne t’y attendais vraiment pas, ou bien c’est le discours du ministre Donnedieu de Vabres qui t’a ému?
Pourquoi ? je devrais être totalement blasé ? Je ne reçois pas de prix tous les jours. Je me suis retrouvé dans une situation inédite pour moi. Je n’ai pas cherché à le cacher.

Au début des années 80, après les Arts Déco, tu as fait partie d’un collectif nommé les Frères Ripoulin. Pierre Huyghe en était également. Vous avez ensuite tous deux abandonné l’activisme urbain pour le monde de l’art contemporain. D’autres, comme Jean Faucheur, continuent. Que penses-tu de ces différents choix ?
Pierre et moi n’avons rien abandonné, au contraire. Notre travail s’est précisé au cours du temps, et notre façon de le montrer s’est élargie. Nous continuons à intervenir dans l’espace public, mais nous exposons également aujourd’hui dans des galeries et des institutions, sur Internet, dans des magazines, des boutiques, etc.

On a noté cette année sur la Fiac une faible présence de photographie et vidéo bien que ton œuvre primée soit sous la forme d’une installation vidéo. Qu’en penses-tu? Est-on en train de vivre un véritable retour à la peinture?
Il y avait aussi des poules (galerie Grégoire Maisonneuve), un énorme serpent (galerie Evahober), une femme emmurée (galerie Synopsism), un toréador à vélo (galerie Nadja Vilenne).

Tu traites ton sujet de prédilection (la communication quotidienne, à travers objets, signes et images) à partir de mediums différents ; dans la création de sites internet et les installations multimédia, mais aussi les environnements composés de papier peint. Est-ce la situation de l’artiste contemporain que d’avoir un discours et de recourir à une diversité de moyens plastiques pour y parvenir?
Je m’efforce de ne suivre aucune règle, de ne m’appuyer sur aucun savoir-faire, de ne définir aucun style. Je ne suis ni une marque ni une entreprise. Je ne cherche pas à diffuser et imposer une image, mais à critiquer la fin et les moyens que j’ai en tant qu’artiste de diffuser et d’imposer une image.

Enfin, as-tu repéré des artistes prometteurs au sein de la Fiac 2005?
J’ai vu beaucoup de belles pièces d’artistes jeunes et moins jeunes. Plus que les années précédentes. Par exemple, Bonbons (2005) de Seulgi Lee à la galerie De/di /bY office ; un tableau tie and die de Rosemarie Trockel à la galerie Anne de Villepoix ; une vidéo de Angela Detanico-Rafael Lain à la galerie Martine Aboucaya ; et Black Spirit : un bâton de Saâdane Afif à la galerie Michel Rein.

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