L’exposition « Nature, Jungle, Paradis » au Centre régional de la photographie de Douchy-les-Mines présente des photographies, peintures, sérigraphies, gravures et vidéos de Clarisse Hahn qui rendent compte de sa réflexion sur les usages de l’image.
Clarisse Hahn explore le langage des corps fixés par les images
L’exposition lève un pan sur la recherche pointue que mène Clarisse Hahn depuis une quinzaine d’années autour de l’image et de ses usages historiques et contemporains. L’artiste et réalisatrice explore notamment le langage des corps et ce que leurs mouvements et postures, tels qu’ils sont fixés par les images, disent de la société et comment ils constituent des signes d’appartenance communautaire. Elle en tire un répertoire de gestes qu’elle repère également dans l’histoire de l’art et qu’elle revisite à travers ses séries.
Ont été sélectionnées diverses réalisations représentatives de l’œuvre pluridisciplinaire de Clarisse Hahn, qui aborde autant la photographie que le film ou l’installation vidéo. De nouvelles créations comme la série de photographies NATÜR et la pierre gravée Aux aventuriers en côtoient d’autres qui ont initié sa recherche, en particulier la série Boyzone. Cette série photographique réalisée en 2006 repose sur l’appropriation et le détournement : des images glanées dans la presse, dans la rubrique des faits divers sont recadrées, sublimant et immortalisant ainsi une simple captation du réel.
« Nature, Jungle, Paradis » expose l’œuvre pluridisciplinaire de Clarisse Hahn
La série Mise en scène, de 2015, suit la même logique en usant cette fois de l’agrandissement, de la sérigraphie et de la peinture. Dans la vidéo Los Desnudos issue de la série Notre Corps est une arme, on voit des paysans mexicains inventer une nouvelle forme de lutte : manifestant entièrement nus dans les rues de Mexico, ils utilisent leur corps comme instrument de résistance politique et sociale. La gravure sur plaque de granit noir intitulée Aux aventuriers, portrait d’hommes se dressant au dessus d’un mur, semble être un arrêt sur image d’un reportage sur les crises migratoires actuelles, mais par son allure de plaque officielle monumentale, elle fixe un fait historique.