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Claquettes et dancemusic

A la lisière de l’art contemporain et de la bande dessinée, Sammy Stein rayonne dans un paysage indéterminé, entre le livre, l’exposition, l’Internet et la musique. D’où peut-être le caractère transitoire de son travail, le chantier permanent de son trait de crayon.

Information

Présentation
Sammy Stein
Claquettes et dancemusic

Après un premier ouvrage remarqué cet hiver, La Fille à six bras chez Diantre ! éditions, Sammy Stein signe ici un imposant recueil de dessins dans lesquels il laisse libre cours à son imagination. Qu’il inventorie des casques et combinaisons de moto, sorte d’armures des chevaliers des temps modernes, ou des blasons imaginaires ornés de champignons, qu’il représente des maisons qui implosent au milieu de la forêt, des silhouettes fantomatiques ou de petits personnages attachants, on retrouve toujours dans son travail une poésie qui oscille entre absurde et douceur éthérée. Tantôt muets, tantôt accompagnés de courtes légendes, plus de 200 dessins au noir et blanc tranché pour découvrir l’univers foisonnant de ce jeune artiste.

Avec Claquettes et dancemusic, l’auteur rassemble une séquence d’environ deux années de dessins, réalisés pour l’édition et pour des accrochages ponctuels. On y retrouve cette veine grotesque imparable, ce tricot d’histoires à dormir debout. Les planches de Sammy Stein sont rangées en séries, elles-mêmes agencées dans un ordre obscur, souvent à mille lieux de la logique. Elles sont titrées «moto, moyen-âge, spores», «science, sexe, cactus» ou plus feuilletonesque, «les racines du mal», «amour/amitié, passions/confessions».
Le texte prend ici une place déterminante, pour intituler ou guider la lecture du dessin. Pour aiguiller également le lecteur vers une deuxième approche, à rebours ou en appui de l’image, surtout quand elle se montre impénétrable.

Une centaine de pages plus ou moins denses, des dessins jetés sur la feuille comme de véritables haïkus. Sans scories broussailleuses, plutôt légers, discrets, en retrait des métaphores trop ennuyeuses. Les pensées que ses dessins distillent fleurissent dans cet apprêt poétique, elles tiennent de la fulgurance et de la parole inconsciente. Du non-sens britannique même, le maniérisme en moins peut-être.

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