Designer contemporaine, Claire Lavabre cultive une recherche où apparaissent souvent miroirs, lumières et cadres. Composant ainsi des jeux d’espaces, d’optique et de flous, où les images se superposent et s’enchevêtrent. Pour des objets interrogeant la démultiplication, le dédoublement et l’identité. Avec Monte Testaccio (2018) par exemple, Claire Lavabre propose simplement une série de cent vases réalisés à partir de briques en terre cuite. Diversement brisée, chaque brique est ensuite imperméabilisée par de la peinture PVC. L’ensemble porte le nom de la colline romaine antique, composée de tessons d’amphores. En résidence à la Villa Médicis courant 2017-2018, Claire Lavabre y a également développé une recherche autour des possibilités cinétiques de la lumière. Intitulée Lampade e altre progetti non finiti [Lampe et autres projets non finis], cette recherche se prolonge avec La Stanley (2018). Une lampe de sol actuellement présentée et mise en scène à la Galerie Surface, pour l’exposition « Stock ».
Exposition « Stock » : la designer Claire Lavabre à la Galerie Surface (Saint-Étienne)
Installée à Saint-Étienne, la Galerie Surface a pour particularité d’être un espace-vitrine. Donnant sur la rue, les quelques mètres cubes de la galerie restent, durant les expositions, éclairés jour et nuit. Portée par l’association Surface — le duo de designers BL119, Grégory Blain et Hervé Dixneuf —, la galerie prospecte à la pointe du design contemporain. Dans cette dynamique, l’exposition « Stock » offre ainsi un aperçu choisi du travail de Claire Lavabre. Spécialement conçue pour cet évènement, La Stanley est le fruit d’une méthode. Explorant les manières de faire design, Claire Lavabre a ainsi pris le parti du montage. Procédant par sélection d’un ensemble de pièces déjà manufacturées, ici réassemblées pour former une lampe. Comme une façon de recycler. Où plutôt, de transcrire en volumes et objets une dynamique chère au cinéma (montage), à la musique (mixage) et à la photographie (collage), notamment.
La lampe de sol La Stanley : une lampe ingénieuse et composite
Sobre et opérationnelle, La Stanley se compose d’une jante de voiture, d’une règle à niveau de maçon, d’un câble de rallonge électrique, d’un tube semi-produit en verre, de serre-câbles, d’un transformateur, d’une source lumineuse à LED et de vis de carénage de moto. Créature de Frankenstein ? Plutôt une lampe harmonieuse, claire et minimaliste. Simplifiées, les pièces s’emboîtent pour former un luminaire à la fois élégant et sobre. Comme un néon à la verticale. Mais du tube à fluorescence, La Stanley n’a que la forme allongée. Car la combinaison tube en verre crénelé et lampe à LED n’a rien à voir avec le grésillement oppressant du gaz néon. Longiligne, La Stanley offre ainsi une source lumineuse de belle surface. Tandis que le crénelage du verre introduit une subtile variation dans la distribution lumineuse. Douce et puissante, La Stanley éclairera ainsi Saint-Étienne jusqu’au 20 janvier, avec « Stock ».