La onzième édition de la Biennale Internationale Design Saint-Étienne ouvre ses portes, pour un mois d’effervescence. Un évènement qui explique largement le surnom de Saint-Étienne, comme capitale française du design. Au programme ? Plus d’une cinquantaine d’expositions, ainsi que des dizaines d’évènements-satellites. Le design ? Il y a la version courte, qui se limite à la conception de canapés et lampes. Et puis la version longue, telle que développée par la Biennale Internationale Design Saint-Étienne. Architecture, urbanisme, design d’interactions relationnelles, data design, biodesign, objets connectés, design d’environnements (visuels, sonores, olfactifs, etc.)… Le panel du design contemporain est large. Pour faire simple : l’ingénierie vise la réussite fonctionnelle ; l’art la satisfaction esthétique sans finalité. Entre les deux ? Le design crée des ponts entre fonctionnalité et ergonomie esthétique. C’est là une ébauche d’explication pour les personnes déstabilisées par la pluralité du design actuel.
Biennale Internationale Design Saint-Étienne : Me. You. Nous. Créons un terrain d’entente
Pour sa onzième édition, la Biennale de Saint-Étienne a ainsi pris pour thème « Me. You. Nous. Créons un terrain d’entente ». Sous le commissariat de Lisa White, cette Biennale 2019 joue la carte du relationnel situé. Comme un trait d’union entre la dernière Biennale de Design de Londres [London Design Biennale 2018], consacrée aux émotions [Emotional States], et l’actuelle Triennale de Milan [Triennale di Milano 2019], consacrée à l’écologie [Broken Nature]. Autrement dit, une Biennale Internationale Design Saint-Étienne placée sous le signe de l’ouverture et de la sensibilité environnementale. Avec, pour invité d’honneur, la Chine, en la personne de l’artiste et curateur Fan Zhe, notamment. De quoi ouvrir une fenêtre sur le design chinois actuel, en plein essor, tel que l’aura montré le dernier Salon Maison & Objet. Autre invité d’honneur de l’édition 2019 de la Biennale de Saint-Étienne : John Maeda.
Biennale de Saint-Étienne 2019 : une cinquantaine d’expositions de design
Designer contemporain états-unien, John Maeda est considéré comme étant l’un des pionniers du design numérique. Carte blanche, son exposition « Design in Tech » sera l’occasion d’une plongée dans le design computationnel, via la conception de logiciels et interfaces (tel WordPress), notamment. Exposition tout aussi majeure : « Systems, not Stuff », curatée par Lisa White. Pouvant se traduire par « Des systèmes, pas des choses », l’exposition ouvrira une réflexion par l’expérience sur les nouvelles interactions entre être humain et environnements. Et ce, dans un monde où les systèmes intelligents et sensibles se multiplient. Pour une exposition en forme de médiation, avec créations de terrains communs et partagés, à la croisée des technologie, design, industrie et nature. Soit l’occasion de découvrir notamment le Sonoscriptum d’Antonin Fourneau, un dispositif permettant de peindre avec la voix, via des capteurs traduisant les vocalises en lumières colorées.
Une onzième Biennale internationale de design, sous le signe de l’ouverture
Également sensible, l’exposition monographique « The Past and the Future are Present » présentera le projet Resurrecting the Sublime d’Alexandra Daisy Ginsberg. Un projet actuellement activé au Centre Pompidou Paris, dans « La Fabrique du vivant ». Soit une proposition en forme d’expérience immersive, visant à rendre palpables les dangers de la perte de biodiversité. En proposant de redécouvrir des parfums de végétaux et plantes disparus. Le design comme médiateur : c’est aussi le parti pris de « Supra ! ». Une exposition où le design s’applique à rendre tangibles les concepts de la supraconductivité. Avec des poussins qui lévitent grâce à la magie… de la science. Également de la partie, le MAMC+ propose l’exposition « Design et merveilleux ». Mobilisant une approche questionnant l’ornemental. Grand évènement fédérateur : l’avenir des designs est déjà actif à la Biennale Internationale Design Saint-Étienne 2019.