Alors que l’occupation des Archives Nationales vient d’être levée, celle de la Cité Nationale de l’Immigration connaît un nouveau rebondissement.
Depuis octobre 2010, la Cité de l’Immigration cohabite avec un mouvement social de sans-papiers demandant leur régularisation. Après plusieurs fermetures temporaires de l’établissement, la direction avait passé un accord avec les occupants afin qu’ils puissent rester sans compromettre l’ouverture au public. L’accord avait entraîné l’allégement de la présence des occupants, réduite à certaines heures de la journée et au rez-de-chaussée du bâtiment. En échange, des salles de travail avaient été mises à la disposition du mouvement social.
Selon la direction de l’établissement, le protocole d’accord n’a pas été respecté. «La situation s’est progressivement enlisée et dégradée: (…) non-respect des règles intérieures, insalubrité, personnes stationnant ou circulant en trop grand nombre dans les espaces ouverts au public, menaces à l’égard du personnel», déplore le directeur général de la Cité, Luc Gruson.
Si les incidents cités par la direction sont démentis par certains, un autre argument est en jeu: la fréquentation du musée. «Les usagers ont progressivement déserté la Cité et les activités normales de l’établissement ont été gravement perturbées». La direction a donc décidé de fermer ses portes pour une durée indéterminée. Moins conciliante, elle entend mettre un terme définitif à l’occupation des sans-papiers.
Le parti socialiste s’est indigné contre cette décision, qui a requis l’aide de la police. «Cette intervention empêche la constitution des dossiers pourtant indispensables à la régularisation de ces personnes et vient souligner le blocage par le gouvernement lui-même des engagements qu’il a pris. Au moment où est examiné au Sénat le projet de loi « Immigration, Intégration, Nationalité », cette opération de police apparaît comme une scandaleuse mise en scène», a-t-il déclaré.