Noémie Goudal
Cinquième corps
Noémie Goudal présente dans cette exposition «Cinquième Corps», les séries «In Search of the First Line» (2014), «Observatoires» (2014) et «Southern Light Stations» (2015). Celles-ci côtoient des pièces inédites produites spécifiquement pour l’espace du Bal.
Noémie Goudal crée des sculptures photographiques ambiguës, fabriquées de toutes pièces. Elle installe ces édifices, souvent faits de papier, dans des paysages naturels, recréant ainsi de nouvelles perspectives. Ces éléments architecturaux (escaliers, dômes, tours…) ou cosmiques (ellipses…), sont placés dans des océans vierges ou des étendues désertes.
En s’attardant sur ces formes, le regard descelle aisément la trace d’artifices (plis, imperfections, cordes, câbles,…) caractéristiques d’objets en deux dimensions conçus pour l’unique finalité de la photographie.
Dans «In Search of the First Line», c’est la contradiction temporelle qui est à l’œuvre: l’architecture d’édifices anciens se mêlent aux enchevêtrements de béton des ruines industrielles.
Dans «Observatoires», des bâtiments, usines ou entrepôts, photographiés en Allemagne, en France et au Royaume-Uni, semblent flotter dans un espace indéterminé, non sans évoquer les architectures cosmiques indiennes érigées à Delhi ou Jaipur au XVIIIème siècle.
Dans «Southern Light Stations», Noémie Goudal explore l’espace céleste, longtemps considéré à la fois comme le miroir des dérèglements terrestres et la manifestation du sacré. De l’Antiquité au Moyen Age, on y observe un emboîtement de sphères tournoyantes, un soleil de cristal éclairé par une grande torche ou de fulgurantes apparitions de boules de feu. La Terre est souvent décrite comme reposant sur l’eau, et le ciel, comme une voûte posée au-dessus d’elle, la limitant de toute part.
L’œuvre de Noémie Goudal se nourrit du regard interrogateur de l’homme sur l’univers, espace de re-créaction où l’imaginaire s’étend à l’infini, comme un cinquième corps fait d’éther (ou cinquième élément). A la fois images et objets, les installations de Noémie Goudal se jouent de ces spéculations. Brouillant à dessein nos repères, elles oscillent entre hallucination et fait, miroirs de nos vies modernes où s’exercent simultanément d’insaisissables et contradictoires régimes de vérité.
Vernissage
Vendredi 12 février 2016