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Cinépoèmes et films parlants

Deux approches de l’image, du texte et du son combinés : des films remontés dont la bande sonore est retravaillée, et des textes animés, en corrélation avec une musique composée. Des poèmes visuels et sonores envoûtants, qui créent de nouveaux rythmes et une autre manière de « voir » la littérature.

— Éditeur : Les Laboratoires d’Aubervilliers, Aubervilliers
— Diffuseur : Paris-Musées, Paris
— Musique : Rodolphe Burger
— Année : 2003
— Format : 13,50 x 18,50 cm (CD-Rom avec livret)
— Illustrations : aucune
— Pages : 39
— Durée : 82 min
— Langues : français, anglais
— ISSN : 2-955150-01-X
— Prix : 30 €

Présentation
par François Piron (p. 1)

Dans l’un de ses cinépoèmes, Pierre Alferi rend hommage au batteur de jazz Elvin Jones, fameux pour l’aptitude de ses mains à créer des rythmes désynchronisés. Entre le rythme du texte et celui de l’image (cinématographique), Pierre Alferi écrivain fabriquant des objets filmiques, tente une expérience de suspension des déséquilibres de ces deux régimes spécifiques, faisant écho à une note de Serge Daney qui voyait dans le rapport entretenu historiquement entre la parole et l’image la « logique même de la marche : une jambe prend de l’avance, puis une autre. L’image avait de l’avance (le muet) puis elle dut ralentir pour attendre la parole (le parlant) puis la parole s’emballa (la Nouvelle Vague) et l’image reprit de l’avance (la vidéo). Cette fois, c’est à la parole de refaire son retard » [Serge Daney, « Où va la vidéo ? », in Les Cahiers du cinéma, hors série, juil. 1986, p. 52].

La genèse même des films parlants corrobore cette progression ambulatoire : un roman, Le Cinéma des familles, nourri de réminiscences cinématographiques, donne lieu à des lectures publiques pour lesquelles Pierre Alferi conçoit une toile de fond, en montant et agençant des séquences de films ralenties, tandis qu’il convie le musicien Rodolphe Burger à manipuler des boucles sonores extraites de ces mêmes films, De fil en aiguille, ces performances donnent lieu à des films où le texte moteur intervient en voix off ou en sous titre. Ce dernier mode de visibilité du texte à l’écran sera alors le déclencheur d’une nouvelle recherche où le texte seul, animé, combiné avec les musiques de Rodolphe Burger ou d’autres, invente ses rythmes d’apparition, ses combinatoires. ses respirations, conviant à une lecture renouvelé du poème : des cinépoèmes.

(Texte publié avec l’aimable autorisation des éditions Paris-Musées)

L’auteur
Pierre Alferi est écrivain, fondateur, avec Olivier Cadiot, de la Revue de Littérature Générale. Il a réalisé plusieurs travaux avec le plasticien Jacques Julien, et a écrit plusieurs livres dont Cinéma des familles (1999), ainsi que des paroles de chançons pour le groupe de rock Kat Onoma.

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