ART | PROJECTION

Public Anémie par Servovalve

11 Mai - 11 Mai 2004

Servovalve: un duo composé de Grégory Pignot et Alia Daval qui oscille entre abstractions sonores, hallucinations infographiques, recherches aléatoires, expérimentations cyber-électroniques et design minimaliste. Des créations sonores et visuelles envoûtantes réalisées grâce aux nouvelles technologies.

Servovalve
Public Anémie

Le mardi 11 mai dans le cadre des séances Scratch, Servovalve présentera «Public Anemie», sa dernière création sonographique.
Cette véritable entité multimédia, que les afficionados de création mutante auront déjà repéré aux côtés de Von Magnet, LTNO, Wild Shore, Mimetic, Norscq, Atlas Project, Laurent Hô ou Osaka Bondage, est bien décidée à rompre les préjugés habituels de la musique électronique en proposant un nouveau spectacle iconoclaste et détonant.

Une approche ingénieuse où les images, le son et le mouvement se mêlent et s’articulent pour inviter le spectateur à une aventure audiovisuelle qui semble échapper à toute logique. Le Hasard n’a pourtant jamais été aussi bien organisé.

Le Sixième Doigt
Obsessionnel et décalé. Voilà les premiers mots qui viennent à l’esprit lorsque Le Sixième Doigt cesse de s’agiter sous la lentille innocente de notre chaîne hi-fi préférée. Un concept? Pas vraiment. Une vision anarchique et anachronique du temps et du bruit? Sensiblement plus. À la fois minimal et compacte, la musique de Servovalve demeure en rupture permanente avec les idées reçues de nombreux auditeurs curieux. Ne cherchons pas l’absolue démonstration de domptage virtuel que nous assène nombre de ses congénères, mais attachons une importance déraisonnée à l’essentiel : Une production impeccable, une approche ingénieuse du binôme son/image et une fraîcheur conceptuelle qui n’est pas sans nous rappeler que M-tronic déniche les talents, comme d’autres déniche les ennuis.
«Trust in me» susurre Wild Shores durant t.i.m, alors faisons confiance à notre hôte… Particularité: un humour subtil qui rend parfois l’écoute du cd savoureuse, faisant presque oublier que attention, sérieux et electronica font bon ménage. Par moment, le son emprunte les chemins pavés de l’indus noisy, de l’ambient incorporel ou de l’éxperimental libre et fier de l’être. Hypnotique, envoûtant, mais aussi dur, sans concession. L’originalité règne et on se prend au jeux consistant à se demander vers quel direction vont nous emmener les deux cerveaux du projet français le plus atypiquement correct.
Fréquences aiguës ou graves et pesantes, métallurgie percussive, alchimie sans fondements et drones vocifèrants, jeu du clair-obscur torturé et machine fébrile, éructante et vindicative, le hasard n’existe pas. Il s’élabore. À l’image de l’étonnant travail effectué sur la plage cd-rom, offrant au fameux hasard le choix de 4096 possibilités de mix du justement nommé Irregularities, ce qui n’est rien comparé au projet de cd infini sur lequel planche Servovalve.

Cet album s’adresse à tout le monde. Vous êtes curieux, vous aimez ce qui sort du rang, vous avez récemment achetez un bâtiment vide? Vous êtes convaincu que rien ne viendra vous défriser la moustache, et vous avez tort. Ne ratez pas les affres de notre electro-duo, les outsiders confirmés ont toujours raison.

Le mystère de la galette
Par Annick Rivoire pour Libération / Multimédia – Le vendredi 1er juin 2001
Est-ce pour brouiller les pistes? Son CD-Rom est vendu au rayon musique electro, son CD audio n’est que le prétexte à sa création multimédia. Et l’auteur, Servovalve, revendique davantage d’affinités avec l’univers graphique qu’avec la composition… NGone est donc un objet multimédia non encore identifié qui atteindra (peut-être) son public d’aficionados de l’expérimentation. Servovalve mixe des images générées par ordinateur et une composition aléatoire (1). À l’arrivée, quand l’auditeur-spectateur entre la galette dans le lecteur CD de son ordinateur, c’est une expérience unique qui se présente à lui, puisque jamais répétée. Il faut d’ailleurs un temps d’adaptation pour se laisser pénétrer par l’étrange beauté des lignes pixellisées, fragmentées, hachurées et infinies qui s’affichent à l’écran, comme une partition visuelle sur un fond sonore éclaté lui aussi. Servovalve a composé des samples d’éléments «nébuleux», selon des combinaisons échappant à toute logique. Servovalve définit son travail comme la «transposition du cadavre exquis en séquences qui jouent avec la mémoire» informatique et le temps. Le tout se regarde comme une vidéo, histoire de perturber encore un peu plus l’auditeur.

NGone, un objet multimédia non encore identifié. Servovalve y mixe des images générées par ordinateur et une composition aléatoire.

AUTRES EVENEMENTS ART