L’exposition « Christmas On Earth Continued » au Musée régional d’art contemporain Occitanie / Pyrénées-Méditerranée, à Sérignan, présente une installation immersive de Maxime Rossi inspirée par la contre-culture des années 1960.
Une installation de Maxime Rossi autour des contre-cultures des années 1960
Le titre de l’exposition, « Christmas on Earth Continued » reprend celui d’un festival de musique qui eut lieu en 1967, au cours duquel le groupe Pink Floyd reprit le morceau Louie Louie, morceau qui constitue le point de départ du projet de Maxime Rossi. Spécialement conçue pour le MRAC, l’exposition poursuit les multiples enjeux qui sont au cœur de la pratique de l’artiste.
Les réalisations de Maxime Rossi s’inspirent de la musique et explorent ses techniques comme l’échantillonnage et le remix, ses méthodes de production collaborative, ses procédés scéniques ainsi que le rapport direct et émotionnel que ce médium instaure avec l’auditeur. Résultant de collages sonores et visuels, les œuvres comportent autant de références à l’histoire de l’art qu’à la pop culture.
« Christmas on Earth Continued » : Maxime Rossi revisite la chanson Louie Louie
L’exposition « Christmas on Earth Continued » revêt l’aspect d’un thriller psychédélique à travers les contre-cultures des années 1960. Maxime Rossi s’est intéressé à la chanson Louie Louie, dont le groupe de rock The Kingsmen fit un tube planétaire en 1963 et qui fut ensuite repris par d’innombrables artistes. Le parcours mouvementé de cette chanson est emblématique du climat de l’époque. Ainsi, en pleine guerre froide, ses paroles incompréhensibles éveillèrent les soupçons du FBI qui passa des mois à les analyser. Le festival « Christmas on Earth Continued » où le morceau fut interprété a laissé le souvenir d’un échec artistique et financier et scella la déchéance de musiciens célèbres.
Nourri par cet entrelacs de faits, de rumeurs, d’histoires et de légendes, Maxime Rossi a créé un groupe de rock nommé Dirty Song, avec lequel il a réalisé une improvisation à partir de la chanson Louie Louie, une performance filmée en studio dont il a ensuite mêlé les images à celles d’un cratère situé en Italie, dont les projections de boue sulfatée renvoient aux paroles prétendument obscènes de la chanson et au magma vocal du chanteur.
Tous les éléments du projet de Maxime Rossi tels que la pochette vinyle du groupe Dirty Song, son improvisation musicale de Louie Louie et le film qui en résulte, sont mêlés, diffractés et recomposés en une installation immersive qui forme une partition musicale et visuelle, une expérience sensorielle directe comparable à un concert.