L’exposition « Faire son temps » au Centre Pompidou, à Paris, revient sur l’œuvre d’un des principaux artistes contemporains français, Christian Boltanski, à travers des réalisations qu’il a lui même sélectionnées. Conçue comme une œuvre en soi, elle déploie sur deux mille mètres carrés un parcours aux allures de labyrinthe. Ce terrain est propice à une longue déambulation et à une méditation sur la vie des hommes et sur ce qu’il en reste une fois qu’elle est terminée, une fois qu’ils ont « fait leur temps », sujet qui est au cœur de la recherche de Christian Boltanski depuis le début de sa carrière, en 1967.
« Faire son temps » : Christian Boltanski au Centre Pompidou
L’œuvre de Christian Boltanski est portée par une réflexion sur la préservation de l’être, sa fragilité, et la frontière entre présence et absence. Cette réflexion, nourrie par son exploration de la mémoire personnelle et collective ou encore des rites et des codes sociaux, se concrétise sous diverses formes : des albums photographiques ou des objets reconstitués, qui sous la forme d’archive ou d’inventaire, tentent de reconstituer des vies plongées dans l’anonymat par la mort, des envois postaux et des documents mêlant vies réelles et fictions, outils de conservation tels des boîtes métalliques et des vitrines, etc.
Christian Boltanski, l’artiste du temps qui passe
Si les premières créations de Christian Boltanski traitent avec ironie et humour l’aspect dérisoire de notre volonté de permanence, ses œuvres se font à partir de 1984 plus sombres et montrent les dispositifs conçus par l’homme pour faire face à la mort. Apparaissent alors les installations des Monuments, des Reliquaires, et des Réserves qui conjuguent les thèmes de la disparition et du souvenir et, dans les années 1990, des œuvres au caractère humaniste comme Archives du cœur, un ensemble d’enregistrements de battements de cœurs collectés au fil des ans et conservés sur une île japonaise. Parmi les œuvres les plus récentes de Christian Boltanski, des dispositifs où la vie se confond avec une loterie explorent les notions de hasard et de fatalité tandis que d’immenses installations immersives ont pour base des de mythes oubliés, glanés par l’artiste au bout du monde.