Christelle Familiari. Flasque

Communiqué de presse
Christelle Familiari. Flasque

Christelle Familiari, diplômée de l’École des Beaux-arts de Nantes et résidant à Paris, est une artiste dont les actions, installations, vidéos et photographies élaborent des relations radicales et renversantes au regard d’une construction de l’espace, de la représentation de la féminité, ou encore d’une construction de soi et du lien.

Paradoxalement, la radicalité des oeuvres émane d’actes ou de processus de fabrication humbles, sensibles et discrets qui privilégient très souvent un labeur solitaire, des procédures de répétition d’un même geste, ou encore l’exploration inhabituelle d’une matière.

Glissement, retournement, recouvrement, frottement, dévoilement, entrave, trouée, sont autant d’épreuves de la sensation qu’elle active avec son propre corps ou propose au visiteur. Chacune de ses expositions revisitent les jonctions subtiles qui font basculer l’espace de la réalité vers une étendue fantasmatique étrange et innommable. De même, les hiérarchies d’organisation haut / bas, dedans / dehors, centre / marge, distance / contact, répulsion/sensualité sont ainsi mises à mal pour mieux ouvrir le regard sur des possibles inattendus de l’espace et de la corporéité.

La pratique artistique de Christelle Familiari génère des oeuvres protéiformes, paradoxales et répétitives. Cette répétition dans la technique comme dans le geste, on la retrouve notamment dans ses premières oeuvres réalisées au crochet ainsi que dans ses actions. Ces dernières induisent des zones particulières de contact ou de protection entre l’artiste et les spectateurs. C’est cette ambiguïté qu’on a pu retrouver dans sa performance Demande de suçons réalisée à la criée en 1999 : entièrement recouverte d’une cagoule et d’un manteau rouge en crochet, l’artiste offrait au visiteur les seules parties dénudées de son corps – épaules et cou – pour que ces derniers y actent et visualisent un suçon.

Dans la formulation du désir, c’est donc toute une fabrique du lien qui se trame. Le travail de Christelle Familiari met en évidence son goût pour les situations corporelles ambivalentes.

Pour son exposition monographique à Rennes, la proposition de Christelle Familiari se déclinera dans un nouveau rapport à l’espace de la criée et à la sculpture : 3 tonnes d’argile blanche servant à la fabrication de céramique seront étalées sur la totalité de la superficie d’exposition, invitant les visiteurs à «modeler» discrètement la terre au fur et à mesure de leur déambulation.

Ce paysage de terre sera ponctué de sculptures en céramique intitulées «Flasques», à savoir des formes abstraites ayant l’apparence trompeuse de formes molles et pouvant faire références à des morceaux de draperies, à des fleurs ou à des parties corporelles.

Entre la construction de l’espace et la vision des sculptures informes, c’est à une expérience inédite de la rencontre et de la création que nous convie Christelle Familiari.