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Choisir le moment de la morsure

Communiqué de presse
Myriam Gourfink
Choisir le moment de la morsure

Dans ce titre aux accents charnels résonne la tension de l’attente, l’étirement d’un moment sans cesse différé; les sensations qu’éveillent la bouche, l’attirance animale vers l’autre, où se lient dans un même geste baiser et morsure. Cette création conjugue l’ivresse du désir aux combinatoires d’une série de partitions qui s’entrecroisent. Un jeu mathématique, où la pulsion vient s’inscrire dans les segments d’un espace balisé, où éros et logos s’enserrent mutuellement. Trois écritures pour trois corps en voie d’entrelacement, dont les singularités cherchent à s’accorder, à former une même entité, un «corps commun» parcouru de lignes de failles. Dans les écarts, les passages de niveaux, d’intensités, les glissements de l’horizontal et du vertical, se dévoilent des volumes, agencements abstraits en constante transformation.

Une composition qui se tend, s’étend, dilate les temporalités, joue des surfaces et des reliefs de la peau. Chaque corps est un point, une note qui vibre avec les autres telle une harmonique, un contrepoint spatial sculptant le regard. Reliées entre elles par des fils secrets, maintenues à la lisière du contact par d’infimes gestes, leurs silhouettes se déplacent selon des coordonnées fugitives. La musique les soutient comme un battement, une pulsation qui matérialise et révèle des dimensions invisibles, le lieu de partage des fluides et des respirations. Insistant à l’intérieur d’une lenteur quasi hypnotique, leurs avancées passent par des instants de contractions, de frôlements, et disposent sur scène une intrigante composition, dont les détails peuvent être contemplés comme de purs contours –signes filtrés par la lumière– ou comme un vénéneux bouquet de chair.

Chorégraphie: Myriam Gourfink
Danse: Deborah Lary, Myriam Gourfink et Cindy Van Acker
Composition musicale: Kasper Toeplitz
Lumières: Séverine Rième
Régie technique: Zakariyya Cammoun
Costumes: Kova

Repères biographiques
Les techniques respiratoires du yoga fondent la démarche de Myriam Gourfink.
L’idée est de rechercher la nécessité intérieure qui mène au mouvement. Guidée par le souffle, l’organisation des appuis est extrêmement précise, la conscience de l’espace ténue. La danse se fait lente, épaisse, dans un temps continu. Cette connaissance du mouvement et de l’espace permet de concevoir des chorégraphies sans phase d’exploration en atelier. Grâce à ce qu‘elle subodore d’une situation dansée, nul besoin de se mouvoir pour ressentir la danse: Les sens et l’intellect la reconstituent sans avoir besoin de l’action. Ainsi, comme les musiciens, elle a développé une écriture symbolique pour composer l’univers géométrique et l’évolution poétique de la danse.

Ayant étudié la Labanotation avec Jacqueline Challet Haas, elle a entrepris à partir de ce système une recherche pour formaliser son propre langage de composition. Chaque chorégraphie invite l’interprète à être conscient de ses actes et de ce qui le traverse. Les partitions activent sa participation: il fait des choix, effectue des opérations, fait face à l’inattendu de l’écriture, à laquelle il répond instantanément.

Pour certains projets, les partitions intègrent au sein de l’écriture, des dispositifs (informatisés) de perturbation et re-génération en temps réel, de la composition préécrite: le programme gère l’ensemble de la partition et génère des millions de possibilités de déroulements. Les interprètes pilotent – via des systèmes de captation– les processus de modification de la partition chorégraphique, qu’ils lisent sur des écrans Lcd. Le dispositif informatique est ainsi au cœur des relations d’espace et de temps. Il permet, au fur et à mesure de l’avancement de la pièce, la structuration de contextes inédits.

Figure de proue de la recherche chorégraphique en France, mais également invitée par de nombreux festivals internationaux (Springdance à NYC, Künsten festival des arts à Bruxelles, Festival de La Bâtie à Genève, Festival Danças Na Cidade à Lisbonne,…). Myriam Gourfink a été artiste en résidence à l’Ircam en 2004-2005 et au Fresnoy-studio national des arts contemporains en 2005-2006. Elle est depuis janvier 2008 directrice du Programme de recherche et de composition chorégraphiques (Prcc) à la Fondation Royaumont.

Informations
Myriam Gourfink, Choisir le moment de la morsure
Les 22 et 23 février 2013 à 20h30
Salle Betsy Jolas

Le Forum/scène conventionnée de Blanc-Mesnil
1/5 place de la Libération
93150 Blanc-Mesnil

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