L’exposition « Le vent s’est assoupi aux côtés des ombres suspendues » organisée hors les murs par le 19, centre régional d’art contemporain de Montbéliard, à La Cantine de l’art contemporain de l’École d’art de Belfort, dévoile de nouveaux films de Chloé Malcotti.
« Le vent s’est assoupi aux côtés des ombres suspendues » : deux films de Chloé Malcotti
L’exposition présente les deux derniers projets de Chloé Malcotti qui font écho à l’histoire industrielle du territoire de Belfort. Ces deux films, H-H et Lande foudroyée, s’inscrivent dans la continuité de ses récents travaux qui par le biais d’installations, de films et de photographies, observent l’impact qu’ont eu les grandes industries du XXe siècle sur le territoire où elles se sont implantées, sur le mode de vie des habitants et des ouvriers, sur l’écologie et la topographie de l’environnement.
Le film H-H réalisé en 2014, s’intéresse au processus de cristallisation de la mémoire que déclenche la démolition ou la réhabilitation d’un ancien site industriel. C’est entre ces deux options qu’il fallut choisir dans le cas de l’usine de la société Rhodiacéta de Besançon, qui fut dans les années1950 et 1960 le plus gros producteur français de fil synthétique. Le film de Chloé Malcotti s’attarde sur les gestes de manipulation des archives et l’exposition prolonge son regard en mettant celles-ci et leurs reproductions à la disposition des visiteurs dans une mise en espace spécifique.
Chloé Malcotti s’intéresse à l’impact des grandes industries du XXe siècle
Le film Lande foudroyée, projet en cours de Chloé Malcotti, est quant à lui consacré au rôle joué par la production de bicarbonate de soude par la société Solvay sur le site italien de Rosignano dans la transformation du littoral et dans la structuration de la ville, tant sur le plan administratif que socio-éducatif ou médical. Alors que le film H-H adopte une approche documentaire, celui-ci se veut plus expérimental et repose davantage sur un travail de la matière.
Prenant le couleur blanche du bicarbonate de soude pour fil conducteur de la narration, Chloé Malcotti se livre à des expérimentations avec d’anciennes émulsions filmiques pour modifier le grain de l’image, mêle archives et témoignages personnels, donne la parole à de jeunes habitants et réintroduit de la fiction sur le champ laissé vacant par une industrie qui, après s’ être approprié l’histoire d’une ville pendant plusieurs décennies, la déserte peu à peu.