Communiqué de presse
Florence Chevallier, Rémy Marlot, Yves Trémorin
Chavellier – Marlot – Trémorin
Florence Chevallier, Rémy Marlot, Yves Trémorin exposent ensemble à l’Aître St Maclou, Ecole Régionale des Beaux Arts de Rouen, des Å“uvres photographiques qui traversent l’histoire des représentations et mettent en lumière des éléments de notre mémoire collective. La photographie est pour ces trois artistes une même façon d’inscrire leur regard sur le monde, dans l’Histoire.
Histoire de l’art chez Rémy Marlot qui photographie les oeuvres de Rodin au musée, les sculptures servant de point d’ancrage à l’intérieur d’une fascinante saisie des ombres, reflets, passages de lumière, miroirs et voûtes, où notre rêve s’égare. Les formes sculptées par Rodin deviennent les figures de notre psyché, et voyagent en aval de notre histoire commune (le XIXe siècle – l’Antique), révélant en amont notre présence au coeur de la création.
Au delà des sculptures, le regard s’enfonce vers un espace trouble, à la luminosité inquiétante. Le Musée devient une maison menaçante aux contours indistincts.
Yves Trémorin bataille avec la force et la puissance symbolique de l’art héraldique pour les imposer à notre regard contemporain. Cette tension entre d’une part les figures et les blasons hérités de la tradition du Moyen Âge et d’autre part la photographie d’objet, version affiche publicitaire du XXe siècle, provoque un choc visuel puis une proximité familière avec les emblèmes métamorphosées de notre société contemporaine: coutumes, habitus, rites, marquages, vêtements, effigies, modes, jeux de rôle, et en peinture l’alternance abstraction/figuration. Chez Trémorin, derrière chaque objet et chaque corps se cache une force primitive qui les pousse vers un espace vertueux.
Florence Chevallier propose, elle aussi, une vision obscure et animale de notre psyché, dans des photographies de «robes manteaux» dont les pans écartés ou repliés infiniment évoquent notamment la gravure de Gautier d’Agoty, «L’Ange Anatomique.» Ecorché, chair exposée, mouvements, textures, le corps absent qui autrefois portait ces vêtements, laisse en creux l’empreinte de son âme tourmentée, d’une sensualité morbide, que la lumière éclatante et les couleurs somptueuses rapprochent de l’art baroque.
Une lignée de femmes dont l’histoire s’inscrit dans ces vêtements de soie, de velours, de fourrure nous rappelle les vanités et la célèbre tapisserie de la Dame à la Licorne, «A mon seul Désir» lorsque la femme renonce à ses parures pour accéder à une vie plus spirituelle.