Communiqué de presse
Sabine Delcour
Cheminements
Et si on partait en voyage vers de nouveaux horizons ? C’est ce que Sabine Delcour nous propose. Depuis une quinzaine d’années, elle développe un travail sur le territoire. Chaque espace investi est l’occasion d’une rencontre: le visage géographique et topographique d’un lieu se confronte aux projections qu’il génère. Aujourd’hui, elle a quitté la ville et la banlieue pour emprunter des chemins de traverse. Elle photographie des sentiers et des laies avec lesquels s’engage un corps à corps.
Chaque photographie est un rendez-vous avec la nature. Quelle que soit la saison, Sabine Delcour s’accommode des conditions météorologiques. Qu’il pleuve ou qu’il vente, elle part vers l’endroit de sa prise de vue. Et de ce qui a souvent l’air d’une expédition ressort une image en phase avec les éléments. Comme une ritournelle, ils l’entraînent sur ces voies à l’écart, de la même manière que notre oeil est happé dans l’image, propulsé à l’extrémité nette du chemin.
Sabine Delcour est une photographe paysagiste dont le style est profondément anti-documentaire. Son usage de la chambre photographique et son choix de la frontalité ne font pas d’elle une photographe réaliste. Au contraire, signifie-t-elle par le bord noir du négatif le passage vers un ailleurs. Il est le seuil qui fait transiter l’image d’un paysage manifeste et visible à un paysage intérieur et fantasmé. Les photographies de Sabine Delcour sont des cheminements: sur un territoire et dans un imaginaire.
Le paysage vous semble familier ? Vous avez la curieuse sensation de vous être déjà promené sur ce chemin ? Ce n’est pas étonnant. Aujourd’hui Sabine Delcour ne photographie plus des territoires habités, circonscrits et donc clairement localisables, comme dans ses précédentes séries en banlieue parisienne ou à Tokyo. Dorénavant elle s’achemine vers des paysages dont l’ancrage géographique est flou. L’appropriation de l’image se voit facilitée par ce lieu banal qui a l’air d’appartenir à notre inconscient collectif. Sabine Delcour travaille le « topos », ce lieu commun, à partir duquel se construisent les histoires.
Vernissage le jeudi 29 mai de 18h à 21h
critique
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