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Chauffe Marcel !

Le Frac a organisé été 2006 plusieurs manifestations en Languedoc-Roussillon afin de faire mieux comprendre l’art contemporain. L’idée était de partir de la figure de Marcel Duchamp. Un écrivain (Tanguy Viel), un critique (Bernard Marcadé), un artiste (Daniel Dezeuze) et le directeur du Frac (Emmanuel Latreille) disent comment ils vivent la diversité de la création contemporaine.

— Auteur(s) : Collectif
— Éditeur : Isthme, Paris
— Année : 2006
— Format : 27 x 22 cm
— Illustrations : Noir et blanc, couleur
— Pages : 200
— Langue : Français
— ISBN : 2-912688-75-2
— Prix : 20 €

Présentation
Chauffe, Marcel ! vise à comprendre l’art contemporain à partir de la figure artistique mais aussi existentielle de celui dont Henri Pierre Roché disait que sa plus belle œuvre avait été «l’emploi de son temps»: Marcel Duchamp. À l’occasion de plusieurs expositions organisées par le Fonds régional d’art contemporain Languedoc-Roussillon durant l’été 2006, Duchamp est devenu le sparing partner d’un écrivain (Tanguy Viel), d’un critique (Bernard Marcadé), d’un artiste (Daniel Dezeuze) et d’un responsable institutionnel (Emmanuel Latreille) dans une sorte de «combat de boxe» destiné à mettre à jour les raisons de la grande diversité de l’art actuel et de nos façons de le vivre.

Avec celui qui déclara un jour «Ce sont les regardeurs qui font les tableaux», cet ouvrage s’est efforcé de retrouver un fil d’Ariane permettant de s’orienter dans les changements qui ont été consécutifs au bouleversement de l’espace de la représentation dans les années 1910. En 1912, Duchamp abandonnait la peinture pour se consacrer à des objets «tout faits», les fameux ready-made, qui semblent se substituer par leur seule réalité à la représentation des choses telle qu’elle était envisagée traditionnellement dans l’art.

Comment une chose peut-elle être elle-même et son propre «double représenté» ? Y a-t-il là une absurdité complète, une impasse où se seraient fourvoyées des générations d’artistes ? Ou bien, loin des sirènes alarmistes exigeant un retour au bon sens et à de nouveaux critères esthétiques, peut-on comprendre en quoi le réel est concerné dans nos « démocraties représentatives modernes» par un sens plus complexe, et relatif à chacun, de la représentation?

Alors, faire ici «retour à Duchamp», c’est très nettement parier sur l’intelligence d’un homme qui désira toute sa vie ne pas «apparaître», mais «être», même sous forme d’ombre insaisissable, ne pas se soumettre à la litanie des «valeurs sociales éternelles» (travail, famille, patrie, ou encore… art!), mais conserver sa liberté en toutes occasions pour laisser agir ses doubles (Rrose Sélavy) dans une multitude de directions et de jeux, fussent-ils d’éhecs.

C’est aussi parier sur l’intelligence des artistes contemporains qui, héritiers ou non, s’inscrivent de toute façon dans ce temps où il est de la responsabilité de l’art de savoir comment est habillé le réel et de ne se satisfaire jamais de ses coups de froid: chauffe, Marcel !

English translation : Laura Hunt

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