L’exposition « Mutations » au Centre d’art contemporain de Nîmes rassemble dessin, peinture, photographie, sculpture et installation autour de l’idée de changement et d’évolution.
« Mutations » : des œuvres porteuses d’une évolution sociétale
Comme son titre l’indique, l’exposition « Mutations » réunit des œuvres d’artistes qui ont en commun d’aborder le quotidien comme une matière à penser et ont une approche singulière du monde qui les rend porteurs d’un renouvellement, d’une évolution sociétale. Le dessin de Charlotte Caragliu et de Huan Liu, la peinture de Cassance Cecchella, la sculpture de Morgane Paubert ou encore l’installation de Marion Mounic et de Maxime Sanchez évoquent tous des augmentations physiques, formelles ou morales qui s’échappent du cadre habituel pour illustrer de possibles changements et de nouvelles perceptions du futur.
Les œuvres témoignent d’un intérêt particulier pour l’objet et pour la matière recyclée : utilisant des matériaux à contre-emploi, réinterprétant les pratiques usuelles, les artistes font muter les réalités contemporaines. Chaque œuvre est marquée par une nature évolutive, une capacité à se transformer pour s’adapter à un environnement et ainsi survivre ou s’inscrire dans leur temps.
Charlotte Caragliu, Morgane Paubert et Maxime Sanchez illustrent des mutations
La vaste fresque murale intitulée Switch de Charlotte Caragliu s’inscrit dans une série de dessins inspirés par des images de films pornographiques dont l’artiste reprend les représentations anatomiques pour mieux défaire les corps nus de leur identité de genre. L’œuvre appelle ainsi à l’effacement des instances normatives. L’ensemble de sculpture intitulé Les pendus de Morgane Paubert se compose de masses irrégulières en gré émaillé de différentes couleurs suspendues dans l’air par des sangles également colorées fixées au plafond. Renvoyant à la diversité des formes morphologiques, l’œuvre évoque le vivant et l’organique et semblent représenter des corps transformés qui évolueraient dans l’espace.
Les sculptures et installations de Maxime Sanchez se nourrissent de la culture populaire dans son aspect le plus vulgaire pour en détourner les objets et les transformer en des entités à l’aspect organique complexe. Ainsi l’installation Ostéoporose et la série de sculptures Juracing semblent-elles réunir des organismes augmentés fossilisés, tels les vestiges d’une période future. Un dessin au crayon fusain Sans-titre de Huan Liu transcrit plastiquement, par un entrelacs inextricable de formes longilignes, l’angoisse face à la maladie, en même temps qu’elle souligne l’urgence d’un changement.