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Charlotte Falcini

04 Nov - 30 Nov 2008
Vernissage le 04 Nov 2008

Chaque céramique de Charlotte Falcini est composée de deux pièces qui s’emboîtent sans être soudées. Faite d’alvéoles ou de volutes enlacées, chaque sculpture établit un lien invisible avec son alter ego et traite de l’attraction des corps.

Communiqué de presse
Charlotte Falcini
Charlotte Falcini

Charlotte Falcini ou l’éloge du couple « Attraction physique, attraction fatale »

Allons tout de suite à ce qui constitue l’originalité fondamentale de l’oeuvre de Charlotte Falcini, créatrice de pièces uniques en céramique.

Elle utilise la technique du nériage de faïence ou terres mêlées et installe ses sculptures sur le principe du couple. Chaque création est composée de deux pièces qui s’emboîtent sans être soudées.

Ce parti-pris permet d’associer ou de dissocier les deux éléments de l’oeuvre et d’aucuns pourront y voir la métaphore du fonctionnement d’un couple ou celle du lien du sculpteur en prise directe avec un matériau particulièrement exigeant – ici la faïence – avec lequel il noue une relation fusionnelle.

Cette ambiguïté fascine. En fait, lorsqu’il advient aux acquéreurs qui achètent cette sculpture « double » de dissocier les deux pièces, ils les posent souvent très près l’une de l’autre.

Comme si le lien invisible n’avait pas besoin de la fusion physique pour perdurer, comme si l’appel de la vie à deux supplantait le besoin de solitude. Ainsi, on comprend mieux pourquoi les sculptures de cette jeune artiste talentueuse exercent un pouvoir d’attraction si puissant : elles réveillent des sensations enfouies.

Derrière l’absolue pureté des formes, ces volutes qui s’enlacent ou s’élancent provoquent un étrange sentiment d’addiction. Il est difficile de voir quel disque soutient l’autre, où est la béquille, comment se construit l’équilibre.

Les sculptures de Charlotte Falcini portent des titres aussi forts, Boomerang, Discobole que la matière en est fragile : la faïence est fine et les formes épurées et minimalistes choisies par la jeune artiste mettent en valeur à la fois l’essence de cette fragilité et la force du mouvement.

Ces deux sculptures qui s’enroulent dans l’espace qu’elles prennent d’assaut se lient en un ballet de formes voluptueuses et sensuelles évoquant irrésistiblement l’amour physique. Il est très difficile face à une sculpture de Charlotte Falcini de réprimer l’envie de la toucher.

Ce couple peut également symboliser la dualité du combat qui oppose le sculpteur à la matière et l’effet « boomerang » peut être cuisant pour qui ne suit pas les lois (temps et température de cuisson). Dans les arts du feu, le sculpteur est toujours en liberté surveillée.

« La matière commande et vous rappelle sans cesse qu’il ne faut pas vouloir aller trop vite » souligne la jeune femme.

Peut-être est-ce pour cette raison que Charlotte Falcini a choisi le jeu de patience, ce travail de tension et ce rapport tangible à la matière qu’elle affronte pour se confronter à elle-même. Le couple toujours, version dualité intérieure. Et le dualisme de l’artiste est mis à l’épreuve dans l’alternative du choix : être dans la douceur ou la violence.

La faïence autorise cette dichotomie : il faut la poncer longuement pour amorcer une courbe tout en redoutant à chaque étape « la casse ».

« La faïence sèche c’est plus fragile que le grès et la température de cuisson -1000°- renforce cette fragilité » précise l’artiste.

Charlotte Falcini a élaboré une technique qui lui est spécifique à partir du nériage mais elle déborde du concept de la sculpture pour basculer dans l’installation. Peut-être en référence à sa formation de plasticienne à la Villa Arson où elle a relevé le défi de faire revivre l’Atelier céramique quelque peu déserté car associé à des pratiques traditionnelles.

Formée au tournage par la Japonaise Yoko Gunji, Charlotte Falcini en voit « de toutes les couleurs » avec le nériage. Au propre comme au figuré puisqu’elle découpe ses carreaux ou ses bandeaux de terre à l’ancienne sans croûteuse par tâtonnements et expérimentations. Jusqu’à mettre au point ces veines colorées qui sillonnent la forme et l’exacerbent.

Charlotte Falcini se réfère à l’Arte Povera et « Support/Surface » ; elle aime « faire quelque chose avec rien ». Les apparences esthétiques sont trompeuses, c’est bien le concept son point de départ, en l’occurrence l’amour réduit à l’archétype.

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