Communiqué de presse
Charles Maussion
Charles Maussion
La galerie propose pour la rentrée une exposition d’oeuvres récentes de Charles Maussion. Aujourd’hui à 85 ans, artiste rare et discret, produisant peu, on est surpris par la fraîcheur et l’évidence de son oeuvre.
Ce n’est pas la quantité ou le temps passé qui compte c’est l’intensité…. Ça m’arrive, assez rarement je dois dire, de ne pas sentir l’impulsion et bien je ne travaille pas ! Mais c’est rare.
La plupart du temps c’est une envie, c’est un besoin, c’est quelque chose qui a besoin de s’exprimer. C’est tout simple. Le problème du peintre, ce n’est pas de faire, c’est de reconnaître ce qui est déjà là. Le faire vient en dernier lieu, c’est un résultat. Mais l’impulsion c’est elle qui fait tout. C’est à dire qu’avant d’être un travail sur la toile, c’est un travail qui vient de l’intérieur…
Je crois que si on est le plus sincère possible, que si l’on cherche au plus profond de soi-même, alors on retrouve des choses qui sont communes à tous.
Donc, on peut communiquer à travers ça. L’émotion vient d’une chose essentielle qu’on reconnaît en soi, et si elle est en soi, elle est aussi chez les autres…
Dès que l’on se dit « je sais », on est dans l’erreur. En fait, le problème de la peinture, c’est « je ne sais pas ». Là, tout est possible. Là il y a une immensité…
Extrait d’un entretien avec Philippe Chautard.
Charles Maussion réalisa ses débuts dans les ateliers d’André Lhote et de Fernand Léger, dès lors il prit le parti de l’abstraction pure. Ce choix lui permit d’avoir un contact direct avec la génération précédente des artistes français d’avant-garde.
Par ailleurs, il connaissait bien l’oeuvre de Mondrian qui a sans doute joué un rôle primordial dans sa formation initiale.
Il parvint progressivement à une écriture abstraite, et participe en 1959 à une exposition de groupe à la Galerie Dubourg, regroupant plusieurs artistes tachistes.
Son intérêt pour l’écriture s’estompa pour le geste accordant plus de place à la composition picturale.
Dans le contexte de dénigrement de la peinture, commun aux États-Unis et à la France, en 1963 Maussion abandonne ce médium, il créé alors des reliefs architecturaux, tout en leur attribuant des valeurs essentiellement picturales.
A partir de 1974, il entreprit de nouvelles expériences avec une série de peintures à l’acrylique faites au pistolet. Il évolua dans les années 1978 et 1979 vers des techniques d’apparence plus conventionnelles, graphite, puis peinture à l’huile et acrylique plus tard.
Ces oeuvres relativement figuratives traduisent une impression d’immobilité, de silence, cherchant en quelque sorte à rendre ce que l’on pourrait appeler une apparition éphémère.
Pour Sophie Dupont qui l’a longuement étudié, “ce qui singularise aujourd’hui la peinture de Charles Maussion, et ce depuis plusieurs années, c’est l’absence totale de composition au sein de la toile. Maussion ne raconte rien.”
Maussion nous invite tout simplement à porter un regard neuf sur les choses et à contempler la luminescence de l’espace. (William Jeffett, 1995)