Communiqué de presse
Armelle Caron
Chambres
Cette exposition d’Armelle Caron réunit trois pièces inédites qui créent une atmosphère à la frontière entre jeu de langage, construction et déconstruction du monde. Oscillant entre réel et imaginaire, des idées, des sentiments, des sensations se succèdent et transforment par l’image et les mots la réalité de notre quotidien, proposant ainsi un voyage insolite.
Avec la vidéo A peu de chose près, ce sont les mots, les lettres et les espaces qui intéressent Armelle Caron. Le langage est traité comme une matière porteuse de sens, mais aussi comme ayant un dessus, un dessous, un sur les bords. Les mots peuvent avoir la tête en bas ou se couper en petits morceaux. Ils peuvent jouer de leur forme autant que de leur sens et ne sont pas esclaves de la phrase.
Aux Chantiers Boîte Noire, les mots blancs sur fond noir seront projetés directement dans l’espace : le cadre disparaît, les mots flottent, grouillent, volatiles et délicats, le corps des visiteurs fait écran le temps d’un passage. Mille opinions apparaissent et disparaissent. Une lettre en plus, une lettre en moins, un espace et tout bascule de façon radicale :
rever / crever, étranger / étrangler, existe / sexiste, vie / vide, envie / en vie, …
« Passionnée par le langage et les signes, Armelle Caron se garde bien de toute tentative littéraire, évite soigneusement tout ce qui commence et qui finit, travaille à l’effacement de sa présence dans l’œuvre pour ne laisser au spectateur qu’une proposition nue. »
Mais avec les dessins de la série Chambres, pour la première fois et avec beaucoup de pudeur et d’humour, Armelle nous livre ses secrets d’alcôve… L’artiste nous raconte ses trente trois chambres, de l’enfance à aujourd’hui, à coup de petits croquis et de textes très courts tapés à la machine Underwood. Croquis et mots s’assemblent en compositions fragiles.
Dans le cabinet secret, posées sur une étagère, les chambres d’Armelle sont à partager.
Armelle Caron a consacré une série aux plans de villes. Elle présente ici le travail réalisé sur Istanbul. D’un côté, elle expose un plan qui représente la ville avec ses rues et ses quartiers, la succession des constructions et leur imbrication dans le temps.
De l’autre, des motifs décoratifs apparaissent, c’est Istambul rangée, véritable anagramme du plan de ville, qui devient alors l’alphabet d’une culture, d’un art.