ÉCHOS
24 Juin 2011

Chamarande: soutien à Judith Quentel

PCommuniqué de presse
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Nous apprenons avec stupeur que Judith Quentel, directrice artistique du Centre d’art de Chamarande, vient d’être remerciée. Une pétition circule contre cette décision émanant du Conseil Général de l’Essonne pour dénoncer plus largement un contexte d’affaiblissement de la politique culturelle.

Nous apprenons avec stupeur que Judith Quentel est remerciée.

Balayant six ans de collaborations et de maillages territoriaux, ignorant six ans de travail de production et de publications avec plus d’une centaine d’artistes de toutes nationalités et de tous horizons, les techniciens du Conseil général de l’Essonne ont décidé «en haut lieu» que cette aventure avait assez duré. Cette décision d’éviction par des managers culturels apparaît d’autant plus injuste qu’elle a eu lieu à l’insu du nouvel exécutif probablement écarté – car tout juste nommé. En s’appuyant sur des motifs administratifs mensongers, en reprochant «une certaine esthétique», en prenant en otage «les publics prioritaires» le Conseil Général efface d’un revers de manche dix ans d’inscription de la création contemporaine sur un territoire (travail entamé par Dominique Marchès).

Tous les intervenants au Domaine de Chamarande pourront témoigner que Judith Quentel a su respecter un lourd cahier des charges, tels que une programmation artistique, une politique éditoriale, le développement de résidences d’artistes, l’organisation et la diffusion du fond départemental d’art contemporain; et bien sûr la prise en compte de toutes les activités scolaires, culturelles et écologiques du parc. Dans le respect de ces exigences, elle a fait face aux difficultés imposées par le fonctionnement même du domaine. Judith Quentel portait quotidiennement les équipes, non placées sous sa responsabilité, mais indispensables dans la mise en oeuvre de la programmation; alors que le fonctionnement kafkaïen du Conseil Général lui imposait à tous les niveaux une justification journalière des moindres choix artistiques et financiers.

Ce bilan fut si décevant que la collectivité lui confia la programmation sur un second domaine départemental (Méréville) en novembre 2010 qui devait débuter en avril 2011. Nous savons tous qu’à l’impossible les directeurs de centres d’art sont bien sûr tenus. Malgré ces contraintes titanesques et complexes, notamment liées à la gestion en régie directe, Judith Quentel nous a proposé un programme de qualité, à la hauteur d’un centre d’art qui s’est inscrit dans un réseau institutionnel reconnu, notamment à l’international. Il va sans dire que cette programmation s’est faite sur la base d’un projet artistique validé par ladite collectivité (et à l’origine de son recrutement), très largement repris dans un projet d’établissement tout juste entériné.

Cette pétition dénonce les méthodes employées, et appelle au soutien de Judith Quentel en tant directrice artistique du Centre d’art de Chamarande.
Elle appelle aussi au maintien d’un Centre d’Art aujourd’hui bien ancré dans le réseau francilien.
Elle alerte sur un contexte général d’affaiblissement de la politique culturelle, que ce soit celle de l’Etat ou des collectivités locales.

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