Monsieur Jérôme Guedj, Président
Conseil général de l’Essonne
Boulevard de France
91012 Évry
Paris, le 4 juillet 2011
Objet: Le Centre d’art contemporain du Domaine Départemental de Chamarande
Monsieur le Président,
Par ce courrier nous tenons à vous interpeller au sujet du non renouvellement de Judith Quentel dans ses fonctions de Directrice artistique du Domaine départemental de Chamarande et à vous faire part de notre incompréhension face à cette décision.
Recrutée en 2005 pour développer le travail initié par Dominique Marchès, Judith Quentel a su par son engagement auprès des artistes et sa conscience des enjeux d’une politique culturelle exigeante tournée vers les publics de proximité, imposer au niveau national et international le Domaine départemental de Chamarande comme un Centre d’art contemporain incontournable.
Ses pairs ont reconnu son professionnalisme en la nommant Vice-présidente de l’Association française de développement des centres d’art. Par ailleurs, les 50 000 visiteurs annuels de sa programmation, dont 14 000 scolaires, témoignent objectivement de son action et de son engagement auprès des publics. Le projet artistique sur lequel elle a travaillé avec sa hiérarchie a été validé par ses autorités de tutelles à l’automne 2010 et la programmation d’un second espace, le Domaine de Méréville, lui a été confiée à cette même période.
Au vu de la qualité de la programmation, de la renommée du centre d’art contemporain et du travail engagé auprès des publics, nous ne comprenons ni les motivations liées au non-renouvellement de son contrat ni la méthode employée.
Judith Quentel a en effet à plusieurs reprises demandé des éléments d’informations sur son renouvellement de contrat. Reçue en mars 2011, le directeur de la Culture n’a pas été en mesure de lui répondre, et c’est seulement le 30 mai 2011 que lui a été fixé un rendez-vous pour le 6 juin. Présenté comme un «simple bilan» par son directeur culturel, c’est au cours de ce rendez-vous que lui a été signifiée sa non reconduction, sans indemnité, à quelques semaines du terme du contrat, ce qui la place actuellement dans une situation professionnelle et personnelle plus que délicate.
Par ailleurs, nous souhaiterions vous faire part de notre inquiétude quant à l’avenir du Centre d’art, les expositions prévues par Judith Quentel pour l’automne ayant été annulées. Parmi les motifs de sa non reconduction, ont été évoquées une programmation «trop tournée vers la jeune création» et la volonté de faire évoluer le centre d’art vers un lieu pluridisciplinaire «type scène nationale».
Faut-il entendre par là que le nouveau projet du Domaine de Chamarande ne sera plus celui d’un centre d’art contemporain? Au regard du rôle désormais prépondérant qu’ont acquis les collectivités territoriales dans le soutien à la diffusion de l’art contemporain et à sa démocratisation, il n’est pas souhaitable qu’un lieu d’art qui a prouvé son efficacité et sa capacité à générer de nouveaux publics soit sanctionné.
Dans cette perspective, nous nous permettons de solliciter votre intervention auprès de vos services pour que la situation de Judith Quentel soit réexaminée et pour que soit précisé le positionnement du Conseil Général quant à l’avenir du Centre d’art contemporain du Domaine de Chamarande.
Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de notre respectueuse considération.
Claire Le Restif
Présidente de d.c.a / association française de développement des centres d’art
Aude Cartier et Lionel Balouin
Co-présidents de Tram, Réseau Art contemporain Paris / Ile-de-France
Emmanuel Latreille
Président du Cipac / Fédération des professionnels de l’art contemporain
Bernard de Montferrand
Président de Platform, Regroupement des Fonds régionaux d’art contemporain
Catherine Elkar
Présidente de l’Andf, Association nationale des directeurs de Frac