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Chagall

L’auteur suit Chagall dans toutes ses tribulations, de la découverte éblouie du Paris des Années folles jusqu’à la vieillesse provençale, en passant par Saint-Pétersbourg à l’heure de la révolution bolchevique, le Berlin de l’entre-deux-guerres, Paris à nouveau, puis New York, où les Chagall se réfugient en 1940.

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Présentation
Jackie Wullschläger
Chagall

Chagall fut l’un des géants de l’art moderne. Mais à l’ombre de cette figure flamboyante se dessine l’existence mouvementée d’un enfant du siècle, où se mêlent constamment le malheur et l’audace, le désenchantement et la vitalité, l’exil et la gloire. C’est Vitebsk, sa ville natale, nichée au fin fond de la Russie tsariste, qui fournit à Chagall les sources et la matière de son œuvre: les splendeurs d’un Empire finissant, la chronique misérable et exubérante du shtetl – du yiddish, «petite ville»-, les contes hassidiques, la beauté du corps féminin… Il délaissera bientôt ce théâtre délabré, mais les scènes matricielles de son art, elles, ne le quitteront jamais.

Jackie Wullschläger le suit dans toutes ses tribulations et reconstitue les différents cycles de son art: la période russe qui fécondera tout l’œuvre à venir, l’assimilation très personnelle du cubisme, la scénographie héroïque des ballets, les décors de théâtre, les grandes fresques et les vitraux. Apparaît alors, au miroir de cet œuvre immense, l’itinéraire singulier d’un artiste travaillé par le génie et happé par une perpétuelle inquiétude.

On y rencontre Malévitch, son rival des années russes, Soutine et la bohème de Montparnasse, Blaise Cendrars qui prend le jeune Chagall sous son aile, Apollinaire qui lui donne son amitié, des artistes, des marchands d’art, des écrivains, des exilés, des femmes, surtout, qui ont traversé sa vie et l’ont souvent façonnée.

«Chagall est né le 7 juillet 1887 à Vitebsk. Cette « ville triste et joyeuse », à l’apogée de son développement, était alors un solide avant-poste provincial du vaste Empire de Russie. Masse verte et blanche de la cathédrale Uspenski, édifice baroque trônant au sommet d’une colline couverte de soixante synagogues et de trente églises aux dômes rutilants, petites maisons en bois dont un juif errant semble parcourir les toits: des œuvres comme Au-dessus de Vitebsk témoignent d’un héritage séculaire et varié. (…) Né un an après le mariage de ses parents, Chagall – car c’est bien de lui qu’il s’agit – fut donc l’objet d’une adoration sans mélange de la part de Feïga-Ita; après la mort de celle-ci, en 1915, il considéra toujours Vitebsk comme la ville de sa mère. L’affinité qui le liait à Feïga-Ita est à la source même de son art; à l’âge de soixante-dix-neuf ans il en évoquait encore le souvenir: « si j’ai peint des tableaux, c’est parce que je me rappelle ma mère, son sein chaud et nourricier qui m’enflammait si bien que j’aurais pu, je crois, utiliser la lune comme une balançoire ».» (Extrait)

Cette biographie contient également 40 reproductions couleur de son œuvre (peintures, vitraux) hors texte en 2 cahiers distincts, et 10 photos de Chagall et de son entourage.

Jackie Wullschläger dirige les pages artistiques du Financial Times. Elle est l’auteur d’une biographie de Hans Christian Andersen et d’un ouvrage consacré aux auteurs de livre pour enfants à l’époque vistorienne.

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