Anthony Gripon/Le Faiseur
C’est plus moi
Anthume, installation invasive d’Anthony, est de nouveau présentée à la villa Cameline, une nouvelle fois n’est pas coutume. Une expérience qu’il vous faut éprouver dans les volumes de l’étrange Villa Abandonnée qui est comme vêtue d’un costume d’écume. La demeure est emplie de cette légère douceur, rassurante et inquiétante à la fois. L’installation éphémère in situ de l’artiste est mue par l’envie de jouer, d’expérimenter et sans nul doute de partager un moment, lové entre les murs de la Villa revisitée.
«L’univers d’Anthony Gripon est fait de toutes petites choses, des décalcomanies, des figurines de soldat, des magnets et autres humbles trouvailles provenant de fonds de tiroirs qui sont le support de rencontres fortuites, aussi drôles que poétiques, entre le visible et le lisible. Les principes qui régissent ces rencontres inopinées sont ceux du collage, de l’assemblage et du jeu de mot, trois pratiques finalement très proches l’une de l’autre bien qu’ouvrant sur des champs de savoir différents.
Ce recyclage des images, des choses et des mots, qui tient autant de l’association d’idées que du bricolage, s’opère toujours sous le signe du jeu. Sans doute, Anthony Gripon a-t-il gardé de ses années d’enfance une forme de détachement du réel lui permettant de faire un usage imaginaire du monde. Pour reprendre le pseudonyme de sa messagerie qui est aussi l’adresse de son site internet, Anthony Gripon est un faiseur. Un faiseur d’histoires et de petits bidouillages qui ne s’encombre pas de contingences.
Cette attitude de retrait à travers laquelle l’artiste sème négligemment quelques signes que l’on pourrait lire comme une sorte d’«excusez-moi d’être artiste», contraste avec l’image que l’artiste donne de lui-même dans ses autoportraits photographiques. Dans ces images performatives, le faiseur apparaît alors comme un personnage ambitieux, sûr de lui-même, un rien mégalomane, jouant de sa moustache et de ses innombrables coiffures de séducteur de pacotille et apostrophant le regardeur d’un œil de velours. Nul doute que ce drolatique gonflement de l’ego répond à la discrétion d’une pratique qui s’excuserait presque d’être là et fait écho à ce que l’artiste appelle joliment la «laborieuse vacuité de l’existence.»»
D’après un texte de Catherine Macchi
Vernissage
Vendredi 13 juin 2014 Ã 18h