— Éditeur : Cercle d’art, Paris
— Année : 2003
— Format : 20 x 26,50 cm
— Illustrations : nombreuses, en couleurs et en noir et blanc
— Pages : 65
— Langue : français
— ISBN : 2-7022-0713-8
— Prix : 23 €
Présentation
par Sophie Jaulmes (extrait, p. 10)
Il s’agit donc, face au constat dressé à la fin du siècle dernier par certains intellectuels d’un désintérêt de l’individu, et notamment de l’artiste, pour la chose publique, et face à une actualité mondiale préoccupante, de confronter les regards de huit artistes autour des questions suivantes : « Qu’en est-il du sentiment, de l’attitude et de la prise de position de l’artiste face au monde contemporain ? Qu’est-ce qui est dit ? L’engagement de l’artiste a-t-il encore un sens aujourd’hui ? Quelles formes prend-il ? »
En écho à ces interrogations, C’est(-)à (-)dire ! tente, d’une part, d’envisager l’œuvre d’art comme traduction plastique d’un regard posé sur un état du monde et/ou sur un état de l’art, le id est annonçant l’explicitation, la formulation d’une attention esthétique via une intention esthétique [Gérard Genette, L’Œuvre de l’art. La relation esthétique, coll. « Poétique », Paris : Le Seuil, 1997] actualisée [Gilles Deleuze, Une vie photographique, Paris : Les empêcheurs de penser en rond, 1998].
En outre, C’est(-)à (-)dire ! insiste sur la notion d’un art du dire, d’un langage spécifique, porteur de sens, et qui, bien que résistant à la simple communication [Gilles Deleuze : « L’art, c’est ce qui résiste à la communication. »], engage l’art dans une relation triangulaire de partage sensible entre l’artiste, l’œuvre et le public.
Enfin, C’est(-)à (-)dire ! équivaut aussi à une volonté, une nécessité, parfois même une urgence de dire (de ne pas taire), de faire vivre [Giorgio Agamben, Ce qui reste d’Auschwitz, trad. de Pierre Alféri, Paris : Rivages, 1999] une réalité : « Cela est à dire ! » Cette dernière conception réfère surtout à l’attitude des artistes issus de sociétés économiquement, politiquement, diplomatiquement ou socialement instables. À noter la présence, dans le cadre de cet événement, des artistes Taysir Batniji et Renata Poljak, respectivement palestinien et croate.
(Texte publié avec l’aimable autorisation des éditions du Cercle d’art)