Bernard Quesniaux
Cependant…
«Depuis quelques années, je me suis mis dans la peau d’un type qui voudrait faire de la peinture, un peu comme si j’avais renoncé moi-même à en faire.
Dans les années 70, des mouvements comme Support-Surface démontaient totalement la peinture. Je la reconstruis avec les moyens du bord, quitte à commettre de grossières erreurs. Je me suis inventé un personnage qui essaierait de reprendre toute l’histoire de la peinture et plus si possible, et qui répondrait à toutes les questions récurrentes sur l’abstraction ou la figuration par des réponses tordues. J’ai décidé de reconstruire la peinture à partir des éléments qui la composent: le châssis, le pigment, le dessin, la forme, sans omettre le supplément d’âme. Je réponds à des questions qui n’ont plus lieu d’être — figuratif/abstrait — par des tableaux figuratifs mais abstraits ou abstraits mais figuratifs. Je pars aussi de choses qui sont «interdites» en art, comme le côté décoratif. C’est un peu comme si je voulais reconstruire toute l’histoire de l’art du XXe siècle mais en faisant des erreurs, comme dans une espèce de jeu. Et j’espère parfois faire de beaux tableaux comme s’ils m’échappaient à moi-même. Depuis que j’ai renoncé à faire de l’art, j’ai vraiment envie de faire des expositions.»
L’exposition de Bernard Quesniaux, «Cependant…», se veut comme l’équivalent d’une conjonction de coordination qu’affectionne tant l’artiste, et s’inscrit dans la continuité des expositions précédentes: «Mais…» au FRAC Basse-Normandie à Caen (septembre — novembre 2010), et «Donc…» à la Maison des Arts Georges Pompidou à Cajarc (octobre — décembre 2011).
Ces mots outils, servant à établir une relation entre deux éléments de même fonction syntaxique, illustrent sans doute la complexité des multiples propositions formelles qui composent son œuvre.
Ils sont aussi la clé qui permet de décoder cette complexité qui prend alors sens. Car l’artiste nous propose son univers décalé et plein d’humour, réinterroge sans cesse la forme, le support, la peinture et met l’histoire de l’art sens dessus dessous.
Derrière une maladresse simulée, il aborde sur un ton parfois ironique l’inévitable confrontation entre abstraction et figuration, la perspective, la question du socle, celle de la représentation, ou encore le décoratif.
Article sur l’exposition
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critique
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