L’exposition « Traces de l’invisible », proposition extra-muros du centre d’art bruxellois la CENTRALE for contemporary art au Centre Wallonie-Bruxelles de Paris, réunit les Å“uvres de neuf artistes qui remettent en question l’évidence de l’objectivité et du visible. Films, installations, dessins, sculptures, assemblages et peintures tentent de capter des traces de l’invisible ou, au moins, de le rendre perceptible.
« Traces de l’invisible » au Centre Wallonie Bruxelles
Durant quatorze semaines, Pélagie Gbaguidi a consulté dans les archives du Musée royal de l’Afrique centrale de multiples documents témoignant des atrocités commises au Congo, des photographies et des textes qu’elle a retranscrits sous la forme de dessins automatiques. Ces Å“uvres, entre art et démarche historique, se lisent comme des traces indirectes des traumatismes et visent à rétablir le lien entre les mémoires individuelles et le passé ancestral.
Installations de F. Samyn et E. Van der Auwera, dessins de P. Gbaguidi, film de M. Broodthaers
L’installation Écho de Fabrice Samyn s’inscrit dans son questionnement autour de la relativité du temps. Cinq troncs coupés à différentes hauteurs dévoilent les anneaux qui montrent l’âge de l’arbre. Au centre des anneaux est placée une goutte de sève fossilisée. Ainsi se côtoient différentes durées, différents rapports au temps. Le travail d’Emmanuel Van der Auwera s’intéresse à notre culture visuelle. Son installation VideoSculpture XXI (Vegas) analyse les croisements entre vie physique et vie numérique. L’écran est un matériau sculptural que l’artiste entaille au couteau pour en altérer les filtres, rendant ainsi les images invisibles.
Le but de l’art est-il de rendre visible l’invisible ?
Du film La Pluie (Projet pour un texte) de Marcel Broodthaers, où l’on observe un poème s’effacer sous une averse, à la performance d’Angel Vergara dans laquelle il réalise une peinture sous un drap blanc, en passant par les Å“uvres de Sophie Whettnall qui matérialisent le passage de la lumière, l’exposition « Traces de l’invisible » propose en filigrane un questionnement sur l’art : celui-ci a-t-il pour but de rendre visible l’invisible ?