L’architecture du Centre Pompidou-Metz est une œuvre en soi: imaginée par le japonais Shigeru Ban et le français Jean de Gastines, sa silhouette ondulante épate. La toile qui la recouvre, sous la forme d’un chapeau chinois, s’est aussitôt imposée comme le symbole du musée. Composée de fibre de verre enduite de téflon et de titane, elle emprunte ses matériaux à l’aéronautique. Ceux-ci permettent des jeux sophistiqués avec le climat extérieur. De jour, ils protègent du soleil et, de nuit, ils créent une transparence poétique. En hiver, des résistances et des fils chauffants sont censés faire fondre la neige et permettre l’autonettoyage de la surface.
Comme chacun sait, la technique n’est pas infaillible, surtout face aux caprices de la nature. La toiture du musée, qui fait sa réputation, s’est déchirée sur deux mètres à cause de la neige qui s’y était accumulée. Mais qu’on se rassure: par chance, la partie touchée ne communique pas avec les salles d’exposition et les œuvres ne sont pas menacées, ce qui somme toute permet de qualifier cet incident de mineur. Les architectes devront toutefois comprendre pourquoi le système n’a pas fonctionné, le repenser et l’adapter au climat de cette région, où la neige n’est pas rare.
Aujourd’hui, les musées ne se satisfont plus des palais anciens. Ils sont devenus des chantiers très courus et une source d’émulation pour les architectes contemporains. Pensé comme un geste architectural, l’écrin du musée dépasse parfois en notoriété ses collections, comme c’est le cas à Bilbao avec le bâtiment futuriste de Frank Gehry. Mais, parce qu’ils renferment des trésors inestimables et uniques, les chantiers de musées n’ont pas droit à l’erreur. Ils doivent réussir à concilier le geste architectural et la fonctionnalité. Le Centre Pompidou-Metz répond-t-il à cet impératif? Seul, le temps permettra d’en juger.
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A propos de l’exposition inaugurale du Centre Pompidou-Metz