Célibataires

Présentation
Agnès Pataux
Célibataires

Célibataires dévoile 90 photographies argentiques, dans un noir et blanc profond et subtil. Agnès Pataux a posé son regard pudique et exigeant, conciliant avec rigueur ethnologie et esthétique.

Vivre célibataire. Une affaire sérieuse qui concerne le célibataire comme ceux qui l’entourent. Il habite fréquemment avec des frères et sœurs célibataires ou, tant que les parents vivent, au sein d’une famille. Puis, seul, avec opiniâtreté. Ils restent là où ils sont nés. Ils n’ont pas quitté la maison familiale.

Les photos d’Agnès Pataux nous font entrer dans l’intimité dépouillée de leurs maisons: une pièce, qui ne change pas au fil des ans, résume le foyer avec sa grande cheminée, son poêle, sa longue table à tiroirs, ses bancs et sa télévision. On devine le travail rude, contraignant, jour après jour, les bêtes dont il faut s’occuper, les foins, le bois à rentrer pour l’hiver.

Accompagné d’un texte inédit d’Alain Badiou, Célibataires révèle, selon le philosophe, «l’humanité ordinaire cadré carré. (…) C’est à une dialectique capitale de l’humanité que se voue l’art d’Agnès Pataux: la dialectique d’une présence massive, unifiée, silencieuse, et d’une composition secrète de cette présence, faite de multiples déterminations enchevêtrées, comme la continuité de la vie, la consistance des familles, la fin désolée d’un monde, la solidité qui demeure, le soin mis aux petites choses, une féminité secrète, le temps qui passe, un art visible du récit.»

Agnès Pataux est photographe. Elle a publié Dogon (2011), Cœur blanc, ventre blanc, fétiches et féticheurs (2010), et Mon Irlande (1996). En 2008, le musée du quai Branly a fait l’acquisition de son travail sur les féticheurs et fétiches d’Afrique de l’Ouest.