L’exposition « Sculpter (faire à l’atelier) » organisée conjointement par le Musée des beaux-arts de Rennes, le Fonds régional d’art contemporain Bretagne et La Criée, centre d’art contemporain de Rennes, retrace l’histoire de la sculpture française depuis les années 1980 à travers les œuvres d’une soixantaine d’artistes.
« Sculpter (faire à l’atelier) » : l’atelier du sculpteur comme lieu du faire et de l’expérimentation
L’exposition aborde la question de la sculpture en se concentrant sur le faire et l’atelier. L’atelier du sculpteur, en tant que lieu de création, est en effet celui du faire mais aussi de la réflexion, de la recherche et de l’expérimentation. C’est cette expérimentation tout azimut, aussi bien sur le plan des matériaux que celui des techniques, que reflète l’exposition à La Criée, à travers les sculptures et installations du duo Clédat & Petitpierre et de Célia Gondol.
L’ensemble sculptural intitulé La parade moderne est composé d’une dizaine de personnages réalisés par Clédat & Petitpierre en résine, polystyrène, bois, PVC, métal, laque automobile, tissus et tulle et reprenant librement des figures extraites de peintures de la première moitié du XXe siècle signées Fernand Léger, René Magritte, Kasimir Malevitc, Max Ernst ou encore Edvard Munch. Destinées à être portées comme des déguisements pour des déambulations à la manière du défilé de carnaval, elles projettent la peinture dans la sculpture, la bidimension dans la tridimension mais aussi la sculpture dans la vie, le statique dans l’animé.
De Clédat & Petitpierre à Célia Gondol, une vision élargie de la sculpture
Les œuvres du duo Clédat & Petitpierre, composé de Coco Petitpierre et Yvan Clédat, témoignent d’une vision étendue de la sculpture qui se nourrit de références artistiques, littéraires pour aussitôt les détourner, qui fait cohabiter pièces sculpturales et corps dissimulés, pour générer des œuvres protéiformes habitées.
L’enjeu des installations, performances et vidéos de Célia Gondol se situe dans le temps de l’expérience. Ses réalisations s’interrogent sur le potentiel de transmission et d’interprétation que recèle une œuvre et sur les limites de la représentation. Abordant les champs de la chorégraphie, de l’astrophysique, mais aussi de la philosophie et de la spiritualité, la démarche de Célia Gondol vise à répertorier et explorer des gestes, des mouvements, des structures et leurs articulations. Ainsi la vidéo Agreement in compassion, Rio gesture, Alegria, s’inscrit dans un projet de transposition par différents interprètes d’un geste rituel dans différents contextes naturels et culturels. Elle capte la performance de l’artiste Clarissa Baumann qui reproduit le geste d’offrande bouddhiste traditionnel consistant à recouvrir de feuilles d’or des statues de Bouddha en déposant des feuilles d’or sur une feuille de monstera, au sein de la végétation tropicale au Brésil. Des images qui prolongent celles filmées en Thaïlande en 2015 de l’artiste Sareena Sattapon reproduisant ce même geste sur une feuille de palmier. Ainsi se révèle la singularité de chaque geste.