L’exposition « Céleste Témesta » à la galerie kamel mennour, à Paris, dévoile de nouvelles œuvres de Valentin Carron : des collages et une installation qui réinvestissent les images et objets les plus banals du quotidien dans une mise en lumière cruelle de la pauvreté visuelle et formelle de la modernité.
« Céleste Témesta » : Valentin Carron expose la léthargie ambiante
Le titre de l’exposition, « Céleste Témesta », reprenant le nom d’un célèbre anxiolytique, annonce son enjeu : témoigner, avec humour mais sans ménagement, d’un état de léthargie semblable à celui produit par ce type de médicaments, dans lequel serait plongée la société actuelle. Les œuvres récentes de Valentin Carron renvoient à une perception de la réalité et de ses contrastes qui est comme émoussée.
Dans la première salle de la galerie, une nouvelle série de collages se détache sur les murs peints. Inclus dans des boîtes en bois, ces collages se présentent comme des tableaux dans leur définition la plus élémentaire, à savoir un sujet sur un fond. Les sujets sont collectés par Valentin Carron au fil de la vie quotidienne, il s’agit d’éléments visuels rencontrés par hasard, de bribes du réel : un mur en crépi, un panneau de lambris, une affiche de spectacle, du faux marbre, un jeu « hand spinner », le logo d’un salon de coiffure…
La pauvreté plastique contemporaine vue par Valentin Carron
Chacun de ces sujets visuels capturés sont ensuite réinvestis par Valentin Carron qui utilise leur silhouette ou leur texture et les télescopent dans ses collages de découpes de bois. Assemblages de réalités hétérogènes, ces œuvres génèrent des collisions visuelles incongrues dans lesquelles s’immiscent des références à des œuvres emblématiques de l’histoire de l’art, soulignant ainsi la pauvreté visuelle de notre époque.
Dans le deuxième espace de la galerie, l’installation Bassin (trou) rassemble des reproductions de bassins de villages. En dédoublant et en sortant de leur contexte ces objets souvent porteurs d’une charge identitaire dans le milieu rural, Valentin Carron expose la vacuité de cette identification. L’installation met brutalement en lumière l’inutilité de ces bassins devenus aujourd’hui purement décoratifs, ainsi que la grande pauvreté de leurs formes.