L’exposition « Courant continu » au Moulin des Évêques, à Agde, réunit autour du thème du mouvement de l’eau les œuvres de douze artistes contemporains : des peintures, sculptures, installations, photographies et vidéos, dont plusieurs inédits.
« Courant continu » : des sculptures de Jean Azémard aux photos de Lucien Pelen
Plus qu’un simple contexte, le lieu choisi par le FRAC Occitanie Montpellier pour l’exposition « Courant continu » a inspiré le thème de cette présentation collective : le Moulin des Evêques est en effet prétexte à une exploration de la création contemporaine sous l’angle des flux qui traversent le réel et le transforment, de la même façon que le courant de l’eau, celui de l’Hérault a pendant longtemps traversé le moulin et actionné son architecture.
Cette présentation collective d’œuvres issues de la collection du FRAC Occitanie Montpellier et de réalisations inédites d’artistes invités, est représentative des multiples formes de la création contemporaine : elle associe des peintures de Cédric Torne, des sculptures de Jean Azémard, Toni Grand, Guilhem Roubichou et Joëlle Gay, des installations sculpturales de Lillian Ball et Jennifer Caubet et sonores de Rolf Julius, des photographies de Lucien Pelen et des vidéos d’Emmanuelle Etienne, Michel Martin et Alain Lapierre.
L’art contemporain tente de capter le courant continu qui traverse le réel
Le triptyque vidéo intitulé Vagues (trailer) d’Alain Lapierre renvoie les images de trois périples filmés en longs travelings latéraux à travers la vitre de véhicules. Il en résulte un flux continu de paysages divers, bords de plages, peine mer, forêts et autoroutes qui se succèdent jusqu’à former un ensemble difficile à distinguer. Nous sommes entraînés dans un road movie à travers une sorte de paysage aquatique quasi abstrait où l’eau et la lumière sont les deux éléments essentiels.
L’eau et la lumière sont également au centre des sculptures Point Oméga de Jennifer Caubet, qui agissent comme des fontaines dont le flux est déterminé par la densité lumineuse du lieu où elles se trouvent. Les sculptures de Jean Azémard, dont les matériaux de prédilection sont le béton, le carton et la couleur, sous forme de crayons, de gouache ou d’aquarelle, sont le fruit du hasard et des réactions de la matière. Elles portent la trace des scories inévitables, des accidents qui jalonne leur réalisation, du temps…