Pour chacune de ses éditions parisiennes, Maison & Objet décerne le Prix du designer de l’année. Et ce, au rythme de deux salons par an (en janvier et en septembre). Le premier salon de l’année récompense plutôt un designer ‘produit’, tandis que le second, en septembre, distingue plutôt des designers ‘décoration et architecture intérieure’. Après Dorothée Meilichzon, Eugeni Quitllet, Ilse Crawford, Pierre Charpin et Tristan Auer, le Salon M&O de janvier 2018 met en lumière le travail de la designer danoise Cecilie Manz. Adepte d’un minimalisme sobre et convivial, Cecilie Manz conjugue simplicité et fonctionnalisme élégant. Ses objets arborent des lignes continues, souples, avec des volumes ajourés, souvent d’un seul tenant (esthétiquement parlant), dans des gammes de couleurs plutôt neutres ou pastel. L’homogénéité et l’harmonie sont deux des caractéristiques distinctives du design de Cecilie Manz. Une forme de discrétion permettant de composer des espaces serein et zen.
Le salon Maison & Objet rend hommage à l’une des figures-clefs du design scandinave
Chaise-échelles, tables, vaisselle, étagères, plaids, tissus, sculptures de papier, enceintes, sacs, baignoires et même expositions… La designer Cecilie Manz cultive la diversité, apposant sa touche à toute la gamme des objets et ambiances du quotidien. À tout ce qui entre dans la catégorie du mobilier au sens littéral, c’est-à -dire de ce qui est mobile, déplaçable, transportable. Avec des pièces qui valorisent l’adaptabilité et l’intégration, sans pour autant renoncer à toute personnalité. Du côté des prototypes, il y a par exemple la Bookbinders Chair (2002) : un tabouret en bois pâle, dont le dossier en tissu ou papier se plie et déplie comme un origami. Du côté des succès éditoriaux, il y a la lampe Caravaggio (2005, éd. Lightyears), une suspension minimaliste en forme (simplifiée) de cloche ou de tulipe renversée. Déclinée en nuances de gris, du noir au blanc, du brillant au mat, en dimensions variables, Caravaggio excelle dans la sobriété.
« Cecilie Manz – Designer of The Year » : sobriété et harmonie du design danois
Les vasques et baignoires de Cecilie Manz valorisent tout autant cette approche minimaliste. La collection LUV (2017, éd. Duravit) déploie des céramiques fines, à la blancheur éclatante et aux arrondis parfaits. Pour des pièces donnant l’impression de n’être que d’un seul tenant. Il y a quelque chose du phantasme de la perfection dans le design de Cecilie Manz. Comme si l’excellence industrielle contemporaine pouvait combiner artisanat de pointe et effacement des traces de main humaine dans la production. Pour ne plus laisser place qu’à l’intention créatrice : la ligne, le dessin, l’élan d’un volume pensé comme un tout. Chaque pièce véhicule ainsi l’idée d’une harmonie entre les composantes, entre l’idée et la matière. Sans conflit ni tension, les Å“uvres de Cecilie Manz s’intègre dans tous les contextes, font contextes, fortes de leur équilibre interne. À l’instar de sa large gamme d’enceintes portables, créées pour l’éditeur B&O Play.