Petit nouveau dans le paysage des festivals de performance et danse contemporaine, Do Disturb lance sa quatrième édition. Organisé par le Palais de Tokyo, Do Disturb 2018 propose trois jours de condensé performatif. Le temps d’un weekend, un grand courant d’air s’engouffre ainsi dans l’immense palais de l’avenue du Président-Wilson, pour y faire résonner des échos turbulents du monde entier. Do Disturb pourrait se traduire par ‘Dérangez !’, comme inverse au Do not Disturb [ne pas déranger] des portes d’hôtels. Prenant le contrepied de cette demande censée prévenir toute intrusion du personnel, ou toute immixtion dans l’espace privé, Do Disturb invite la rumeur publique dans le Palais de Tokyo, un espace à l’acoustique plutôt ample. Au programme de l’édition 2018 : vingt performances et plus d’une cinquantaine d’artistes. Pour un cru placé sous le signe des pulsations urbaines — Le Cap (Afrique du Sud), Los Angeles (USA), Londres (Royaume-Uni) et São Paulo (Brésil), notamment.
Festival Do Disturb 2018, au Palais de Tokyo : la performance dans tous ses éclats
Sous le commissariat de Vittoria Matarrese, le festival Do Disturb 2018 offrira également une tribune à des artistes femmes politiquement et socialement engagées. Avec la performance comme medium commun, comme moyen d’agir. Fatima Al-Banawi, Pia Camil, Gabrielle Goliath, Kubra Khademi, Louise Siffert, Jamila Johnson-Small… Autant d’artistes qui façonneront la quatrième édition. Pour Elegy (2015), par exemple, Gabrielle Goliath réunira un groupe d’interprètes dans l’effectuation d’un rituel de deuil. Une performance prenant les traits d’un cri chanté. L’artiste Guilherme Peters présentera quant à lui Escola sem Partido (2017). En référence aux mesures restrictives mises en place au Brésil suite à la destitution de sa présidente, Dilma Rousseff, en 2016. Grande fête organisée par Store X The Vinyl Factory, Dancehall offrira l’occasion d’une immersion sensorielle et nocturne. Au creux d’installations vidéos de Cecilia Bengolea, notamment. Tandis que Romain Lalire rejouera Kumo (2011) [nuage, en japonais], une performance en apesanteur.
Weekend indocile et états des lieux généraux de la performance internationale
Festival indocile et tourbillonnaire, Do Disturb s’appuie sur des partenariats artistiques internationaux. Une constellation d’associations qui inclut l’A4 Arts Foundation, le centre d’art Human Resources, la Hayward Gallery, la Vinyl Factory, ou encore le Verbo Performance Art Festival de São Paulo. Autant de passerelles favorisant rencontres et émulations, pour trois jours d’ébullition intellectuelle et sensorielle. Moment d’échange, Do Disturb présente un état des lieux de la performance contemporaine, dans un paysage artistique globalisé. Sur fond de contestation et d’appels au rêve général, le palais ouvre ses portes à l’indiscipline des arts vivants. Entre les genres, entre les catégories, mêlant performance, danse, théâtre, musique… Partant un peu dans tous les sens et mettant en scène différentes formes et formats de plaisir et liberté… L’injonction du festival est claire : Do Disturb !