Présentation
Maxime Thieffine, Dorothée Dupuis, Cécile Dauchez
Cécile Dauchez
L’oeuvre plastique de Cécile Dauchez investigue les changements d’état de la matière pour saisir l’instant de son nouvel aspect, et manifester les informations qu’il nous livre alors. Ce qui survient, dans la manipulation des matériaux, les transforme en images, et donne lieu à une expérience de «formes qui ne ressemblent qu’à elles-mêmes». La multiplicité des matériaux utilisés et présentés dans cette monographie, concourt à une impression d’ensemble très simple; celle d’un état d’enchantement. Son travail explore les questions d’apparition et de disparition des structures, des images et des identités. Peu à peu une typologie de formes se dessine, qui matérialise et met en scène ces principes: écran, table, boîte lumineuse, grille, tamis, nuage, masque, éventail ou carrousel. Les pièces qui ne sont pas déterminées par avance, sont le résultat d’un cheminement mental orchestré par la matière et les matériaux bruts, leur découverte et leur transformation.
Sculptures, collages, impressions numériques et installations sont les étapes de ce cheminement qui s’appuie sur l’observation de traces et de phénomènes sensibles. Son approche est non linéaire et s’apparente à la fouille. C’est dans une pratique constante de manipulation des images qu’elle trouve les conditions d’élaboration de mes sculptures. La mise en relation des différentes formes dans l’espace révèle les mouvements superposés et strates successives qui sont à l’œuvre. Filtre, porosité et fragmentation sont les principes qui articulent des éléments d’origines diverses et combinent toutes les échelles de la matière.
Le texte de l’artiste Maxime Thieffine propose une lecture inspirée, où les traces révélées sur les matériaux fonctionnent comme des écrans. Cette lecture s’éclaire par la convocation du travail d’artistes tels que Cheyney Thompson, Sean Snyder, Paul Thek ou Richard Serra. Cécile Dauchez se livre ensuite, lors de son entretien avec Dorothée Dupuis, à une analyse intime des mobiles et des destinées de sa pratique d’artiste. Leur dialogue met ainsi en perspective l’expérience renouvelée de l’artiste lors de son travail d’atelier.