Présentation
Nicolas Bouyssi, Gaël Charbau, Aurélien Bellanger, Klaus Speidel
Thomas Lévy-Lasne
«Quel est le point commun entre une peinture de mouton, de jeunes femmes dansant parmi des bouteilles vides dans un appartement parisien, un paysage crépusculaire, deux personnes qui font l’amour de manière crue, un autoportrait, une masse de touristes auxquels un guide noyé dans la foule commente le Sommeil de Courbet, un coin de rue tagué…
Le premier point commun sans doute le plus simple est que chacun des tableaux ou dessins de Thomas Lévy-Lasne désigne un pan de la réalité sans paraître la déformer, comme s’il s’agissait d’en rendre compte telle qu’elle est. Thomas Lévy-Lasne explique que ce qu’il souhaite est de donner au réel une forme de présence et, pour ce faire, en proposer des instantanés. (…)
Cependant, quoiqu’elle emprunte bien des caractéristiques au réalisme (crudité des situations, intérêt pour la quotidienneté, sens du détail, prédilection pour le descriptif), la peinture de Thomas Lévy-Lasne ne cherche pas tant que ça à peindre le réel tel qu’il est. (…)
Ses instantanés, que ce soit celui dune tête de vache, d’enfant, une scène de fellation, une scène dans un musée, nous donnent envie de trouver du sens, d’en savoir plus.
Mais il n’y a pas de sens, et la manière, quasi obsessionnelle, que Lévy-Lasne a de travailler les détails, annule et contrarie toute forme d’interprétation. Il ne reste plus, au-delà des pans de réalité représentés, qu’une revisitation et une affirmation de l’histoire de la peinture, et une confirmation de sa supériorité sur la photo pour saisir, reconstituer et incarner le réel. Une histoire de l’art mise au jour aussi bien que mise à jour.» (Nicolas Bouyssi, L’Enfance de l’art, Extrait du catalogue Thmos Lévy-Lasne, 2012)
Cet ouvrage a bénéficié du soutien du Centre national des arts plastiques (aide au premier catalogue), Ministère de la Culture et de la Communication.