Présentation
Directeur de la publication : Nicolas Roméas
Cassandre n°70. Raisons d’agir
Le numéro d’été de la revue Cassandre prend le flambeau de la contestation par la culture, en se consacrant aux «raisons d’agir, pour l’art et la culture». Des entretiens exceptionnels avec Edouard Glissant, René Schérer ou Jean-Jack Queyranne ponctuent le magazine.
Extraits de l’éditorial de Nicolas Roméas, «Que vivent nos utopies»
«Le pessimisme ironique de l’intitulé de cette revue a certes démontré sa pertinence… Il faut aujourd’hui le dépasser et agir. Ce numéro de Cassandre veut être utile pour l’avenir. Il rassemble des réflexions sur des sujets majeurs, venus d’horizons divers. Il ne s’agit pas seulement de résister, mais d’inventer, d’ouvrir de nouveaux chemins. Certains, comme le philosophe Bernard Stiegler, le font ici par une réflexion soutenue et argumentée, d’autres, comme Jean-Jack Queyranne ou Francis Parny, par leurs choix politiques, d’autres encore avec un art qui se passe de mots. Et parfois — en témoignent les complices de ce chantier — par un humour aigu. […]
Pour ceux dont l’engagement en ce domaine est détaché de tout intérêt personnel ou corporatiste, le moment est venu de prendre la parole. Chacun le sait, une offensive de vaste envergure au niveau mondial menace les outils dont nous disposons pour avancer sur le chemin d’une démocratie artistique. […]
Chercheurs, artistes et citoyens doivent unir leurs forces et leurs compétences. Nous créons aujourd’hui un groupe informel de réflexion et de vigilance pour rappeler chaque fois que nécessaire, les fondamentaux de notre engagement culturel. […]
Nous voulons faire de ce temps de résistance un temps de renouveau et d’invention. Il faudra dépasser nos frontières, bien sûr. Mais si nous ne nous hâtons pas de rappeler, d’expliquer, de défendre ce qui a été construit dans notre pays, et, si possible, le porter en exemple pour d’autres, nous en serons réduits au minimum. Et nous aurons beau faire, nous verrons filer notre précieux trésor de guerre. Nous n’aurons pas trop de tous les vrais talents pour comprendre l’époque, si nous voulons être actifs avec les raisons d’agir qui s’imposent à nous.»