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Cassandre n°51

Écho des arts de la scène, Cassandre prête sa voix engagée à toutes les pratiques artistiques innovantes. Ce numéro s’intéresse au documentaire et élargit le débat en étudiant la place du réel dans les arts. Tout à fait d’actualité, l’intéressant entretien avec le chercheur Frédéric Dorlin-Oberland sur les squats d’artistes.

— Directeur de la publication : Nicolas Roméas
— Parution : janvier-février 2003
— Format : 30,50 x 24 cm
— Illustrations : quelques, en noir et blanc
— Pages : 59
— Langue : français
— Prix : 5,50 €

Éditorial
par Nicolas Roméas

Si l’on veut efficacement lutter contre cette notion de « divertissement » qui fait perdre tout intérêt aux pratiques de l’art, et être en mesure de résister aux philistins et marchands en tous genres (des « barons » de l’ancien régie à ces néo-alternatifs d’opérette qui s’emparent d’expériences novatrices pour en faire de juteuses vaches à lait), il faut s’interroger sur la capacité de ces pratiques à se frotter à la réalité contemporaine. Une réalité autant sensible qu’extérieure, une réalité humaine, éthique, politique, que l’on souhaite ne pas se contenter d’observer, mais mettre en débat et si possible transformer ensemble.

L’heure n’est pas au renoncement. C’est au contraire le moment d’affirmer, après la lamentable faillite de la politique, que l’échange par l’art et la culture est un des lieux forts à partir desquels s’appréhendent les enjeux de civilisation. À partir desquels nous pourrons tenir notre cap, résister aux manÅ“uvres de récupération et d’affaiblissement, défendre d’autres modes de relation.

Pour cela il faut échanger, se reconnaître entre individus réellement engagés, entre groupes, faire circuler les idées, les accords et les désaccords. Le site horschamp.org sert à ça, le groupe REFLEX(E) travaille dans ce sens, la coopérative de diffusion Co-errances qui regroupe des acteurs culturels très dynamiques dans divers domaines, nous y aidera.

Pour que ces moyens militants d’expression et de diffusion continuent à exister, il faut que ceux qui y trouvent un intérêt les soutiennent concrètement. Disons-le : cette revue coûte cher à fabriquer et à diffuser. Chaque fois qu’un lecteur l’emprunte ou en photocopie des articles plutôt que de l’acheter ou de s’abonner, c’est une perte. Dans ce système, nous avons le choix entre un appui résolu à ceux qui tiennent une pensée libre ou leur dissolution dans une masse opportuniste et consensuelle. Au détriment de leurs idées et du sens de leur action.

(Texte publié avec l’aimable autorisation de Nicolas Roméas)

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