Communiqué de presse
Natacha Lesueur, Laurette Atrux-Tallau
Casanova forever
Le travail photographique de Natacha Lesueur est dès l’origine orienté par la question de la surface: surface d’impression, l’image photographique renvoie par analogie directe (ou jeu de miroir) à l’apparence sensible du sujet photographié.
Ce dernier est toujours un individu choisi (d’où son prénom en titre, lorsqu’il est cadré au niveau du visage) que l’artiste fait poser de manière très précise, en intervenant préalablement sur son corps. Ainsi, les images de Lesueur sont le résultat d’un véritable combat avec la surface du monde, dont l’artiste tente, avec détermination et lucidité, de s’affranchir. La série en noir et blanc dite des «Rideaux de cheveux» présente huit visages de jeunes femmes.
Le rideau qui les masque légèrement, ou les voile, fait bien entendu songer au crêpe du deuil autant qu’à l’élégante parure de la séduction, exprimant bien l’attrait sensuel de toute surface — et le désir qu’elle suscite — mais aussi le revers inquiétant de l’apparence, que chaque être offre à l’appréciation ambivalente des autres. (E. Latreille, extrait du catalogue Casanova forever)
Laurette Atrux-Tallau réalise des sculptures précieuses. Avec des matériaux simples (clous, épingles, etc.), elle produit des pièces très élégantes, évoquant la nature et suggérant de multiples émotions esthétiques. Une pièce spectaculaire sera montrée dans la Chapelle des Pénitents bleus: elle reprend l’idée des modules dupliqués (chers à l’artiste) qui s’enlacent, s’enchevêtrent et envahissent le coeur de la chapelle en s’agrippant à l’architecture: un rassemblement tendre de curieux oursins.
«L’oeuvre découle d’une patiente expérimentation de formes ou de matériaux communs, qui, par leur multiplication et leur accumulation, perdent leurs identités propres. Ce qui n’était qu’une boule en polystyrène et des piques en bambou devient une masse, un volume, un tissu. Au départ d’un module unique dupliqué, l’artiste parvient à créer une forme envahissante, une coulée, un flux.» (Christophe Veys, 2009)
Des sculptures de petite taille seront également installées dans les vitrines du Musée d’art et d’Histoire de la ville.
critique
Casanova forever