La galerie Esther Woerdehoff compte désormais Eric Marrian parmi ses artistes associés. Après des études en architecture, ce dernier est revenu dans les années 2000 à son premier amour : la photographie. A partir de 2003, il entame la série « Carré Blanc », qui lui vaut en 2006 le prix de la photo de nu au festival européen des Rencontres de la photographie d’Arles.
La galerie Esther Woerdehoff présente l’exposition « Carré Blanc », dans le cadre du parcours « Arles à Paris – 20 lieux, 20 expositions photographiques » : une promenade parisienne pour les passionnés de photographie, destinée à compenser l’annulation de l’édition 2020 du festival d’Arles.
La série « Carré blanc » : photographier le corps nu en noir et blanc
La série « Carré blanc » se compose de photographies de nu prises en noir et blanc et produites en tirages platine-palladium. Elles représentent des parties du corps humain de si près qu’elles donnent presque l’impression de clichés monochromes : la peau blanche des modèles occupe en effet la plus large partie des œuvres.
La couleur noire ne se glisse que par interstices, pour révéler un pubis, pour enserrer une taille, pour marquer les plis de la peau ou l’écart entre deux jambes. Eric Marrian redouble parfois ce contraste, en photographiant côte à côte des corps à la peau blanche et à la peau noire, à l’instar des mains foncées posées sur une peau immaculée dans Etude n° 17 (2013).
« Carré blanc » d’Eric Marrian : la géométrie organique du photographe-architecte
L’œuvre d’Eric Marrian n’inclut aucun visage, aucun signe distinctif, aucune vision d’ensemble du modèle nu. Le corps humain est capturé dans une proximité intime, qui laisse bien souvent au spectateur le soin de deviner ce qu’il voit. Dépersonnalisé, décorporalisé même, il devient abstrait : on perçoit avant tout des lignes, des courbes, des formes géométriques, des axes de symétrie. Les photographies de nu issues de la série « Carré blanc » présentent ainsi une corporalité architecturale, une géométrie organique, dont le pouvoir de suggestion provoque une subtile sensualité.