Shapes, Body and Soul

L’exposition « Shapes, Body and Soul » à la Double V Gallery, à Marseille, met en lumière le dialogue entre la peinture de Caroline Denervaud et des céramiques et objets d’intérieur, porté par une esthétique formelle commune.

« Shapes, Body and Soul » : l’importance du geste et du corps chez Caroline Denervaud

Pour l’exposition « Shapes, Body and Soul », la Double V Gallery a invité le projet Pièce à part, qui vise à relier la création artistique et l’espace domestique et à abolir les frontières entre les catégories à travers des collections d’œuvres d’art et de design vouées à cohabiter avec des objets du quotidien. Cette première collection de Pièce à part réunit autour de l’œuvre picturale de Caroline Denervaud les réalisations en céramique de Valentina Cameranesi, Daphne Corregan, Jessica Coates, Michel Müller et Romy Northover, et les pièces de design d’Arthur Hoffner.

Le titre de l’exposition, « Shapes, Body and Soul » (Formes, corps et âme), souligne son axe directeur, qui relie l’ensemble des œuvres : toutes témoignent de l’implication du corps dans l’acte de création. Dépassant leur dimension décorative ou artistique, les sculptures, objets céramiques et peintures renvoient tous à la fois à l’espace, à la physicalité et à l’émotion.

Le mouvement et le geste sont au fondement même de la pratique picturale de Caroline Denervaud qui comporte une forte dimension performative. Ses tableaux sont réalisés au sein d’une pièce tapissée de papier où l’artiste, un pinceau à la main, suit son instinct et le livre à un mouvement continu qui la fait se heurter aux limites de l’espace défini. Ainsi naissent les œuvres abstraites, faites de lignes et de surfaces colorées comme L’homme rouge, La jeune fille, Equilibre et la lune et la série Bleu.

Les peintures de Caroline Denervaud dialoguent avec les céramiques de Romy Northover

Le protocole pictural de Caroline Denervaud a franchi en 2016 une nouvelle étape lorsque la céramiste Romy Northover lui a suggéré d’introduire ses pièces en grès dans ses performances. Les œuvres de Romy Northover deviennent alors des obstacles à l’évolution dans l’espace du corps de Caroline Denervaud qui doit composer avec elle dans un rapport physique pour les transfigurer en peintures.

Les peintures de Caroline Denervaud expriment par ce biais combien leur valeur réside moins dans leur apparence finale que dans l’action du corps qui a permis leur création. Elles rejoignent ainsi le caractère quasi charnel de la céramique qui s’exprime pleinement dans les œuvres de Daphne Corregan et Valentina Cameranesi, pour qui la céramique permet d’expérimenter des formes inédites.