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Carnets de route, 1977-2005

PMarie-Jeanne Caprasse
@12 Jan 2008

Des portraits d’hommes, de femmes, mais aussi de lieux, qui caractérisent le parcours photographique du Brésilien Carlos Freire. Une photographie humaniste, sans artifice, ouverte sur le monde.

Toujours dans le cadre de l’année du Brésil, la Maison européenne de la photographie présente Carlos Freire : un brésilien d’origine qui deviendra rapidement parisien d’adoption.
Cet ancien étudiant en lettres n’a pas suivi de formation de photographe, pourtant il commence très jeune à faire des portraits pour la presse avec le Magazine littéraire, Lire ou Le Monde. C’est ainsi qu’il réalisera des portraits célèbres d’artistes et d’écrivains comme Francis Bacon, Roland Barthes, Michel Foucault, Andy Warhol, Orson Welles, Marguerite Yourcenar, et bien d’autres encore.

Toutes ces personnalités, il les rencontre et établit avec chacune d’elles un rapport de confiance. C’est ce lien intime qui caractérise ses portraits où, dans la simplicité de la mise en scène, l’individu s’offre à l’objectif, en toute sincérité. Un regard confiant et une vision humaniste habitent ces clichés. D’autant plus que la présentation intègre des cartels manuscrits où Carlos Freire explique le contexte de la prise de vue comme les émotions qu’il garde de sa relation avec ses modèles.

Ce sont ses photographies de Francis Bacon qui sont les plus fortes, tout particulièrement celles réalisées dans son atelier. Elles rendent bien le visage opaque et le regard perdu de l’homme, roi en souffrance régnant sur les scories de sa peinture. Et là, le cadre de la photographie vient nous dire tellement plus qu’un simple portrait.

Dans sa quête de l’essentiel, il travaille le noir et blanc. Dans ses portraits, il capte la lumière qui anime ses sujets, avec des regards qui accrochent et expriment la vitalité des personnalités. Dans ses photographies de lieux (Brésil, Inde, Italie…), il fixe le quotidien et porte sur le monde un regard grand ouvert et bienveillant.

Tête chercheuse, Carlos Freire révèle un réel sans artifice. C’est de l’amour qui se dégage de sa relation au modèle. Il tente d’atteindre la vérité d’un homme ou d’une femme, simplement, souvent dans son cadre ordinaire. Un regard franc, neutre mais jamais indifférent.

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