La nouvelle série de meubles de Maarten Baas, significativement intitulée Carapace, se compose de fauteuils aux formes rebondies, d’un bureau aux lignes asymétriques, et d’armoires de différentes tailles dont les portes ressemblent à des coques. Exposées à la Carpenters Workshop Gallery de Londres à l’occasion de l’exposition Hide and Run, la conception de ces pièces confond design et art en faisant une utilisation inattendue des matériaux.
Carapace : design et art ne font qu’un
Désigné meilleur designer de l’année 2009, Maarten Baas semble n’avoir jamais pensé que l’opposition entre design de galerie et édition en série soit véritablement pertinente au regard de son propre travail. Il pouvait ainsi confier : « Je n’essaie pas de définir l’un par rapport à l’autre, je veux simplement faire des choses et ce n’est pas mon problème de savoir qui les vend et pourquoi. Mais je ne suis certainement pas le plus doué pour produire en masse des chaises bon marché ! J’avance les projets avec une idée bien précise. Je les produis avec beaucoup d’attention, apportant un soin extrême aux matériaux et aux finitions. Donc oui, ils finissent souvent dans le monde de l’art. Mais au fond, ce qui compte, plus que la théorie, le marketing ou la stratégie, c’est de voir la beauté des choses. »
Carapace ou la vulnérabilité protégée
Souci de la conception et du détail, choix médité des matériaux, le design de Maarten Baas tend à effacer toute distinction avec l’art, comme nous le rappelle cet ensemble de meubles qu’expose à Londres la Carpenters Worshop Gallery – la collection Carapace comprenant fauteuils, bureau, et espaces de rangement.
Carapace répond en quelque sorte au même critère esthétique que les précédentes séries de mobilier créées par Marteen Baas, c’est-à -dire, une utilisation inattendue des matériaux ou de leur transformation. Ainsi la ligne Clay était faite de chaises en glaise industrielle et la série Smoke de pièces de mobilier carbonisées. Carapace recourt à la essentiellement au bronze et au fer pour fabriquer la coque protectrice qui donne son nom à cette série de meubles. En effet, les lignes générales de ces derniers trouvent leur origine dans la simple observation du monde animal où coccinelles et tortues se protègent du monde extérieur grâce à la carapace dont elles sont dotées. Maarten Baas reprend donc ce même « principe » d’un corps fragile protégé par une épaisse couche protectrice.
Maarten Baas considère toutefois que les matériaux ne peuvent constituer un point de départ véritable de son travail de designer. Si l’objet créé requiert d’utiliser un matériau donné, Maarten Baas privilégie avant tout le message exprimé par l’objet, et rien ne doit infléchir une telle démarche : « Mais c’est le message que porte l’objet en lui qui est important à mes yeux. Et si je choisis de recourir à tel matériau complexe ou telle technique révolutionnaire, c’est uniquement par refus de toute concession par rapport à ce message. »