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« Capriccio, Adrian Schiess, l’œuvre plate » de Denys Zacharopoulos

Denys Zacharopoulos, Adrian Schiess
Capriccio, Adrian Schiess, l’œuvre plate

Depuis l’exposition présentée au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris en 1993, l’œuvre d’Adrian Schiess est très présente en France. Cependant aucun ouvrage monographique ne lui avait été consacré. Ici, le texte — étude et essai — de Denys Zacharopoulos répond à l’envergure du travail d’Adrian Schiess, et soulève les questions posées par l’artiste.
L’étendue du travail d’Adrian Schiess est mise en évidence par l’intransigeance avec laquelle tant l’artiste que l’auteur assument une position personnelle et critique face à la peinture et face à l’art. Denys Zacharopoulos explore cette œuvre par une approche particulière à la fois plastique et picturale, presque analytique et historique, qui passe au crible les aspects sociaux, économiques, politiques, philosophiques que la poétique de l’œuvre implique, une approche engagée qui ne cache pas son admiration pour l’artiste et son amour de l’œuvre, attentive à ses champs d’influences et aux confluents singuliers de la création. La dispersion entretenue par l’œuvre d’Adrian Schiess et l’écriture fragmentaire et aphoristique de Denys Zacharopoulos se rencontrent dans les pages de ce livre où l’image et le texte, le sens et la pensée se déplacent et s’intensifient avec la versatilité du propos et de l’écriture. Le changement d’humeur renforce la continuité du propos dans le livre, comme les scansions de l’expérience la densité théorique. L’évidence de l’œuvre picturale forme entre les plis et les déplis du discours les sept chapitres d’un réel ouvrage sur la peinture aujourd’hui.

Adrian Schiess développe ses Å“uvres de peinture sur contreplaqué, sur bois, sur papier de riz, papier de soie et toute sorte de papier, sur du carton, de l’aggloméré, du métal, des matières trouvées, des produits synthétiques, des matériaux de synthèse, etc. Il fait du dessin, des esquisses, des notes, des croquis, des aquarelles et des gouaches, qui remplissent quantité de livres et de carnets. Il occupe toute sorte de support et toute nature de matériaux. De même, il fait de la peinture à l’huile, à l’acrylique, à l’eau, à la cire, à la bombe, à l’encre, à l’encre de chine, au crayon de couleur, à la peinture industrielle, à la dispersion, à la laque, à l’émail, peinture à métaux, etc. Il fait de la photographie sur aluminium, sur plaque de bois, sur plaques de matériaux de synthèse. Il fait de l’affiche et des Å“uvres sur papier qui s’appliquent directement au mur ou sur toute sorte de surface existante. Il fait de la vidéo en bande, de la vidéo interactive sur moniteur, de la vidéo en projection et de l’installation vidéo, etc. Ses Å“uvres les plus caractéristiques sont faites avec de la peinture métallisée sur plaques d’aggloméré renforcé de PVC, recouvertes de métal, ainsi que sur des matériaux nouveaux et des matières synthétiques. […]
L’espace propre à son œuvre reste le long de cette exploration dans le temps, extrêmement restreint, rigoureux et strict. Inaltérable dans son fondement théorique, l’espace de l’œuvre absorbe le noyau philosophique, la définition rationnelle, la conscience historique, la dimension analytique, le concept opérationnel et la nature propre à l’art dans une seule instance capable de fonder sans complaisance métaphysique ce qu’on peut appeler poétiquement « peinture » ou politiquement «la peinture même».

Denys Zacharopoulos, extrait de Capriccio.

Capriccio s’introduit avec le mot mystérieux et limpide de Wittgenstein, selon lequel «on doit toujours être prêt à apprendre quelque chose de totalement nouveau» (Remarques sur les couleurs , III, 45.) et poursuit son investigation dans l’univers de la peinture. L’infime et l’infini se côtoient dans l’œuvre d’Adrian Schiess. L’un est une fleur peinte, l’autre les fragments d’une peinture insécable. L’un est une image de plaine, l’autre un tableau qui pourrait être un paysage. L’un est une ombre fixée, l’autre une lumière instable. L’ensemble forme une œuvre quantique d’intensité constante que ce livre tente de restituer. Capriccio est une partition. Il mesure la capacité, l’intensité et la densité de chaque élément en rapport à l’ensemble dans le travail d’Adrian Schiess, du début des années quatre vingt à aujourd’hui. Il y a un rythme, mais à peine une chronologie car l’œuvre d’Adrian Schiess se détourne, pour se retourner parfois sur elle-même. Le livre juxtapose des travaux en mettant constamment en jeu la question de l’échelle, celle de la dimension physique des œuvres, mais aussi de leur dimension artistique.

Capriccio, Adrian Schiess, l’œuvre plate
Denys Zacharopoulos
format 21*28 cm, 160 pages, broché
100 reproductions quadrichromie environ
bilingue français anglais
prix de vente : 29 euros TTC.

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